Remise en état à vocation écologique d'une carrière par écopâturage

Porteur du projet : 
GSM
Types d'actions : 
Préservation / Gestion
Date: 
2012
Cadre de l'action: 
Natura 2000
Région: 



Contexte et objectifs : 

La carrière de Bazoche-lès-Bray est située au cœur de la Bassée, large vallée alluviale de la Seine en amont de Paris et reconnue pour sa richesse écologique. Depuis 1994, elle fait l’objet d’une remise en état à vocation écologique, coordonnée à la progression de l’exploitation. En compléments des zones humides reconstituées, des zones de hauts fonds avec roselières, des jonçaies et des cariçaies, des surfaces ont été réaménagées en prairies mésophiles à hygrophiles (Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), Œnanthe de Lachenal (Oenanthe lachenalii), Violette élevée (Viola elatior)).

Jusqu’en 2011, ces prairies faisaient l’objet d’une fauche ou d’un broyage annuel tardif, en compatibilité avec les périodes de développement de la faune locale, telles que la nidification des oiseaux, le développement des insectes, etc.

Depuis, 2012, le mode de gestion a changé pour un pâturage écologique, permettant ainsi d’éviter la gestion mécanisée par broyage annuel et d’offrir un espace pour une activité agropastorale compatible avec les enjeux écologiques dans le cadre du développement d’une filière ovin locale. Ce pâturage assure aussi une présence permettant de limiter les intrusions et une trop forte fréquentation des lieux.  

Description : 

En 2011, un partenaire local a mis GSM en contact avec une bergère qui cherchait des surfaces de pâturage pour aider à l’installation de son élevage ovin. La particularité de cet élevage est de pratiquer l’agropastoralisme, avec une surveillance du troupeau en permanence, nuits et jours et 7 jours sur 7. Compte tenu des surfaces à paître sur la carrière, environ 20 hectares, cela a nécessité l’installation  d’un mini campement, d’une tente d’agnelage pour la naissance des moutons entre avril et mai, et d’une caravane-logement pour la bergère.

En 2012, cette exploitation agricole « délocalisée » a ainsi résidé 6 mois sur le site, alors il a fallu bien entendu concilier les contraintes de sécurité liées à l’arrêté préfectoral carrière, notamment par un plan de prévention. Cette présence permanente a également permis de diminuer la fréquentation du site par les pêcheurs et les promeneurs occasionnels qui, eux, n’avaient aucun plan de prévention. Il a aussi fallu délimiter les zones recelant des espèces floristiques protégées qui s’étaient développées à la faveur du réaménagement, ainsi que les secteurs de plantations de jeunes frênes.

Bilan : 

Ce mode d’entretien écologique a permis à GSM d’économiser l’entretien mécanique et de mieux concilier la gestion de l’espace avec les enjeux écologiques locaux. Ce partenariat a aussi contribué au développement d’une exploitation d’agropastoralisme et à faire revivre localement cette activité. En effet, le siège de l’exploitation agricole étant situé à quelques kilomètres, la transhumance organisée pour rejoindre les terrains attire chaque année de nombreux habitants heureux de voir renaître cette tradition d’élevage très présente en Bassée jusque dans les années 1960. Le site bénéficie d’un suivi écologique par l’association ANVL (Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau) et par l’association ROSELIERE qui applique le programme standardisé du même nom.

La seule difficulté tient au développement du Sainfoin d’Espagne (Galega officinalis), une plante toxique à la période de floraison pour une grande majorité d’animaux équins, ovin, bovins, caprins, etc. Certaines zones ont ainsi dû être arrachées manuellement par la bergère pour éviter de reconduire la perte de 13 moutons vécue la première année.

 

Points forts du projet :

  • Développement d’une activité économique présente historiquement dans ces zones humides plutôt qu’une gestion mécanique sans plus-value
  • Compatibilité de pression avec les enjeux écologiques liés aux zones humides (limitation des ligneux, maintien des espèces protégées)
  • Facilité de mise en œuvre (parcs mobiles)
  • Limitation de la fréquentation du site du fait de la présence du troupeau

Points faibles du projet :

  • Développement du Sainfoin d’Espagne (toxique)

 

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