experience

  • Transplantation d’une pelouse sèche sur galets pour la conservation de lichens

    GSM
    Date: 
    2003 - 2005
    Projet en cours: 
    non
    Lichens sur galet
    Porteur du projet : 
    GSM
    Contexte et objectifs : 

    La présence d’affleurements argileux non-exploitables sur des terrains sollicités à l'exploitation en 1992 a conduit GSM à demander une extension de la carrière de Cayeux-sur- Mer. Ceci a abouti à l’exploitation d’une surface de 4,5 ha, dont 18 % (environ 0,8 ha) recouverts par un habitat de type « végétation vivace des rivages de galets à lichens et thym » (17.4 – B2.4). Bien que la zone concernée ne soit pas dans le périmètre Natura 2000, GSM souhaite ne pas détruire cet habitat remarquable. L’enjeu identifié ici avec le Syndicat Mixte Baie de Somme était de préserver les stations de lichens sur galet, disséminées sur une zone future d’exploitation, afin de maintenir une station de lichens d’intérêt comparable à celle présente sur la zone à exploiter. Pour ce faire, la solution consiste à transplanter les stations de lichens sur des zones déjà réaménagées.

    Description : 

    Action : L’expérimentation a été réalisée avec un chargeur 972 G Caterpillar. Le godet de l’engin doit être lisse, sans dents. Les moyens humains sont très modestes, puisque deux personnes suffisent, le chauffeur d’engin et une personne pour le guider. Ne connaissant pas d’expérience similaire, GSM, assisté du service scientifique du Syndicat Mixte Baie de Somme - Grand Littoral Picard (anciennement SMACOPI), a procédé à sa propre expérience préalable à la transplantation. En juillet 2003, une zone test de lichens a ainsi été sélectionnée sur environ 3 m². Parallèlement, une zone réceptrice a été préparée. Elle a été décaissée sur une profondeur de 15 cm et sur une surface de 9 m². Un chargeur a été utilisé pour prélever deux échantillons d’habitats à lichens. Ce prélèvement s’est effectué sur une profondeur de 40 cm environ. Le conducteur suivait les indications d’une personne située au niveau de la station afin d’orienter le godet qui devait prélever l’échantillon. Après avoir sélectionné la surface, le godet a été remonté lentement et l’échantillon a été séparé du terrain d’origine à l’aide d’une lame, afin de ne pas arracher de lambeaux. Le chargeur a transporté l’échantillon jusqu’à la zone de dépôt et l’a mis en place en posant le godet au sol et en reculant progressivement afin que l’échantillon reste en place. Cette manière de procéder permet d’éviter le roulement des galets, et les éventuels lambeaux sont remis en place manuellement.

    Suivi : Le suivi sur un an de la transplantation de 2003 a permis de mettre en évidence l'importance de la préparation de l'aire d’accueil. La colonisation des transplants par les graminées étouffe les transplants de lichens et conduit à leur rétractation dans l'espace. Pour la transplantation de juin 2005, l'aire d'accueil a été préparée avec un décaissement de 50 cm d'épaisseur de sol, et un remplissage par 50 cm de galets propres de granulométrie 20/40 mm. Il est à noter que les stations de lichens sont présentes sur environ 19 000 m², et GSM, par le choix de son contour d’exploitation, ne touchera que 8 000 m² sur lesquels se trouvent des stations. Près de 11 000 m² resteront ainsi intacts. De plus, afin de conserver une partie des lichens se développant sur la future zone d’exploitation, GSM a prévu une surface d’accueil de 1 200 m², intégrant une surface de transplantation de ces stations de 600 m² à 800 m².

    Calendrier de l'action : 

    2003 : Premier essai de transplantation

    2004 : Suivi écologique 

    2005 : Second essai de transplantation 

    2012-2018 : Suivi écologique 

    Avant travaux / après travaux (crédits GSM) :

     

    Bilan : 

    Points forts : D’après les suivis réalisés en 2012, 3 taxons de Cladonies sp. et 1 Peltigera sp. ont été observés 5 ans après le déplacement, ce qui laisse présager un certain taux de réussite des travaux. De nouveaux suivis ont été réalisés en 2018. On note l’apparition d’une nouvelle espèce, Cladonia pocillum, ce qui correspond à un point positif. 13 ans après la transplantation, on observe encore une dynamique de l’habitat : de nouvelles espèces de lichens apparaissent et colonisent le milieu, pendant que d’autres disparaissent. En l’état actuel des connaissances, il est possible de conclure que cette opération de transplantation représente une solution de pérennisation à moyen terme de cet habitat, qui pourrait également être qualifié de long terme, en fonction des résultats des suivis futurs.

    Il peut être intéressant de noter que parmi la piloselle (Hieracium pilosella) les lichens sont plus nombreux, en raison du caractère télétoxique de cette espèce qui émet des substances toxiques par ses racines, empêchant ainsi le développement des autres plantes à proximité. De fait, cela favorise la présence des lichens, la toxicité ne semblant pas impacter ces derniers. 

    Points faibles : La difficulté de cette translocation expérimentale repose principalement sur le suivi, lié au rythme biologique des lichens, et au manque d’experts connaissant ces espèces.
    De plus, la dynamique des plantes vasculaires est naturelle et difficile à limiter. 

    Perspectives 
    Le suivi réalisé en 2018 a permis de montrer que malgré une diminution de taxons par rapport à ceux préalablement identifiés sur le site receveur (disparition de Cladonia ciliata var. tenuis et de Cladonia foliacea), nous trouvons encore une bonne densité de deux cladonies (Cladonia rangiformis et Cladonia furcata) et une tache de Peltigera rufescens. De plus, une nouvelle espèce est à noter, puisque Cladonia pocillum est présente sur la zone d’observation.

    Publication :
    Signoret, J., Paporé, L., Triplet, P., Ertz, E. (2005). Essais de transplantation de sol pour la conservation de lichens d’une pelouse sèche sur galets dans la Somme (France). Bulletin de la Société Linéenne Nord-Picardie (SLNP), vol. 23.
     

  • Mise en place de mesures compensatoires en faveur d'espèces protégées et de milieux d'intérêt communautaire

    Milieux : 
    Types d'actions : 
    Date: 
    2014
    Porteur du projet : 
    GSM
    Contexte et objectifs : 

    La carrière de Villeneuve-sur-Cher exploitée par GSM présente des espèces protégées et des milieux d’intérêt communautaire pour lesquels des mesures de réduction et de compensation  doivent être mise en œuvre. Ces mesures ont pour objectif la conservation des ourlets thermophiles à Géranium sanguin, qui est, de plus, l’habitat de prédilection d’une espèce de papillon protégée : la Bacchante (Lopinga achine). 

    Ces mesures ont été élaborées en 2011 par le bureau d’étude Écosphère lors de la demande d’autorisation. Les mesures prévoient la gestion conservatoire et la restauration de milieux sur une zone compensatoire représentant 51 ha exclus de la demande d’exploitation.  

    Description : 

    Plusieurs parcelles jouxtant le périmètre de la carrière et représentant une forte richesse faunistique et floristique ont été conservées comme zone de mesures compensatoires. 

    Afin de maintenir les milieux d’intérêt communautaire de type ourlets thermophiles, et favoriser la diversité des milieux pour le développement et le déplacement de la population de Bacchante, la première mesure a consisté à éclaircir les boisements calcicoles pour favoriser le développement de la strate herbacée. L’objectif opérationnel est ici d’obtenir un boisement diversifié en essence et en classe d’âge, avec une couverture de la canopée entre 60 % et 80 % de la surface projetée au sol. De plus, afin de conserver les ourlets thermophiles dans un bon état de conservation, une seconde mesure a consisté à empêcher le développement des ligneux et à rajeunir la strate herbacée, en fauchant ou gyrobroyant les chemins et les ourlets. 

    Afin de conserver les Callunaies et garder les milieux ouverts , une autre mesure a consisté à débroussailler les Callunaies et les bords de chemins, dans l’objectif de réduire la strate arbustive au sein des boisements. Enfin, la dernière mesure consiste à faucher la Fougère aigle (Pteridium aquilinum var. latiusculum), dans le but de lutter contre l’invasion des Callunaies par la Fougère  aigle

    De plus, des mesures de gestion des boisements en attente d’exploitation ont été établies pour favoriser certains milieux afin d’enrichir la banque de graines du sol en vue du réaménagement futur de la carrière.
     

    Bilan : 

    Un suivi écologique des mesures réductrices et compensatoires est réalisé par l’Institut d’écologie appliquée. Les landes à Callune sont suivies tous les deux ans afin d’évaluer leur évolution et rectifier si besoin leur gestion. Les suivis permettent ainsi d’affirmer que les aménagements proposés  ont pour la plupart remplis leur rôle en faveur de la biodiversité. Concernant la Bacchante, depuis les conditions météorologiques défavorables de 2013  une remontée progressive de la population est à noter. Certains milieux présents au sein des boisements en attente d’exploitation doivent faire l’objet de mesures de gestion afin de préparer au mieux le futur réaménagement de la carrière. Un plan de gestion écologique des parcelles de la zone compensatoire et des milieux d’intérêt des parcelles en attente d’exploitation doit ainsi être mis en place et ainsi que des suivis par GSM afin de garantir la qualité des milieux concernés. Enfin, des actions pour la pédagogie à l’environnement, par la pose de panneaux d’informations, sont en développement.

    Coût : L’ensemble des mesures de réduction, compensation et d’accompagnement est estimé à 1 000 000 €. Cela représente 37 000 €/an sur 27 ans.

    Points forts

    - Conservation des habitats d’intérêt communautaire de type ourlets thermophiles à Geranium sanguin et de l'espèce associée à cet habitat

    - Organisation des usages des zones de quiétude pour la faune et la flore

    - Enrichissement de la banque de graine

    Points faibles

    - La présence de poussière sur la végétation des abords de la zone de criblage est de nature à empêcher l’adhérence des œufs et limiter ainsi les possibilités de succès de colonisation par la Bacchante.

     

  • Aménagement et restauration de sites en faveur de la Cistude d'Europe

    Milieux : 
    Date: 
    2015 - 2020
    Projet en cours: 
    oui
    Porteur du projet : 
    GSM
    Contexte et objectifs : 

    GSM a aménagé plusieurs sites en faveur de la Cistude d'Europe sur la carrière de Saint-Laurent-des-Hommes, qui font l'objet d'un programme volontaire de conservation
    Le premier site se trouve à proximité immédiate de la carrière. Cette zone est protégée et correspond à une très ancienne extraction, réaménagée sommairement. 
    Le second site fait partie d’un nouvel arrêté préfectoral obtenu en août 2016, et se situe au lieu-dit Jauviac. Il s’agit aussi d’une ancienne carrière laissée à l’abandon.

    Les sites se situent dans un réseau de mares, d'étangs, de thalwegs et de fossés fréquentés par la Cistude. 
    Ce secteur n'a pas fait l'objet d'inventaire de l'espèce mais il y a eu des observations opportunistes. L'espèce est donc présente, mais sa pérennité dépend de la conservation des milieux aquatiques.

    L'objectif est double, d’une part réaménager ces sites pour qu’ils deviennent favorables à la Cistude, et d’autre part créer un corridor de mares au lieu-dit Jauviac pour le déplacement et le développement de l’espèce. 

    Description : 

    Le premier site a fait l’objet d’aménagements à l’automne 2015. 
    Des travaux d'exposition au soleil et d'aménagement d'une aire de ponte ont été réalisés. Des abattages et des élagages ont été effectués lors d’une journée réunissant tout le personnel du site. Le bois a servi à créer des postes d’insolation émergés, accessibles et à proximité immédiate de l'eau. L’aire de ponte est exposée au soleil avec une pente de 15 % à 30 % pour optimiser l'insolation. Cette zone est dépourvue de végétation haute et le substrat est meuble avec une granulométrie fine, dépourvue au maximum de blocs rocheux, de galets et de gravillons anguleux. Du sable de la carrière a été amené sur quelques dizaines de mètres carrés sur une hauteur de 1 mètre environ, afin de créer une aire de ponte d’environ 20 mètres carrés. 

    Sur le second site, des travaux d’aménagements ont été réalisées en 2019 (débroussaillage) et 2020 (terrassements).
    Trois mares ont été creusées selon les caractéristiques suivantes : une profondeur minimale d’1 mètre, des pentes à 100 % (45°) maximum sur 1/3 du linéaire de berges maximum côté Sud, des pentes à 20 % maximum sur 2/3 du linéaire de berge minimum, sur une surface unitaire de l’ordre de 50 à 100 mètres carrés. Ces mares ont été creusées dans le substratum argileux et ont été reliées les unes aux autres par des fossés. Elles sont alimentées en eau par les écoulements de surface en provenance de l’amont.

    Sur ce site, il est prévu des opérations de gestion à moyen et long termes. Ces opérations comprennent : 
    - le broyage triennal, l’entretien et le renouvellement des aires de ponte et d’insolation en hiver entre novembre et février
    - le débroussaillage, le bûcheronnage localisé et ponctuel en hiver entre novembre et décembre
    - le faucardage, le curage des mares et des fossés,
    - les suivis naturalistes. 

    Sur les deux sites, la priorité est le maintien du milieu ouvert dans un rayon de 5 mètres autour des mares, de façon à conserver un ensoleillement suffisant. Pour la Cistude, ces opérations doivent obligatoirement être effectuées avant ou après la période de ponte et avant les émergences, soit en mai ou à l’automne. En prenant en compte les autres espèces (flore, avifaune, etc.), il est fortement indiqué d'effectuer cette opération à l’automne. 

    Une gestion adaptée de la végétation aquatique est préconisée par fauchage ou arrachage. La végétation extraite doit être stockée en tas plusieurs jours à proximité immédiate de la mare pour que la faune aquatique, potentiellement sortie de l'eau avec les végétaux, puisse regagner le milieu aquatique. L’intervention doit être réalisée sur moins de 50 % de la surface végétalisée de la mare sur une même année. Il faut prioriser les interventions autour des postes d'insolation en veillant à garder au mois 1/3 de la surface de la mare en eau libre. Ces interventions manuelles se réalisent l'hiver entre novembre et février. 

    Une veille sera effectuée sur la qualité et la quantité des postes d'insolation. Les troncs devront être remplacés en cas de nécessité. Un contrôle annuel sera effectué chaque été pour s'assurer que les postes d'insolation permettent un accès direct à l'eau en période d'étiage. La réfection des postes se fera l'hiver, entre novembre et février.

    Bilan : 

    Le suivi naturaliste annuel permet de surveiller l'évolution des populations de Cistudes, ainsi que l'évolution des milieux et des populations d'autres espèces animales. L'observation directe des individus de Cistudes à l’œil nu ou à la jumelle permet d'évaluer si l'espèce est présente ou non sur le site. Elle ne permet pas de quantifier précisément le nombre d'individus, mais au moins d'avoir une estimation. Sachant que quand les températures sont idéales pour l'exposition, la majorité des individus s'exposent sur des postes d'insolation, sur des petits sites comme les mares, cette méthode permet une évaluation quantitative acceptable. La méthode de capture-marquage est plus précise mais engendre du dérangement et un coût de suivi beaucoup plus élevé. L’observation directe nécessite trois passages annuels, en conditions météorologiques ensoleillées et sans vent en avril entre 10h00 et 14h00, en mai entre 9h00 et 11h00, en juin entre 8h00 et 10h00 et entre 17h00 et 19h00. Ces observations peuvent être complétées par la recherche d'indices de pontes et d'émergences, prédatée ou non, à partir de fin septembre.

    Les suivis réalisés montrent à ce jour :

    Site 1
    -    2016 : jusqu’à trois individus adultes observés 
    -    2017 : jusqu’à trois individus adultes observés 
    -    2018 : jusqu’à neuf individus adultes observés et trois jeunes individus (7/8 ans)
    -    2019 : jusqu’à trois individus adultes observés et un jeune individu (à noter des périodes d’observation moins favorables qu’en 2018)
    -    2020 : jusqu’à trois individus adultes observés, un jeune individu et un juvénile (moins d’un an)
    -    2021 (provisoire) : trois individus adultes observés et un jeune individu

    Site 2 (Jauviac) :
    -    2019 : travaux préparatoires d’aménagement. 0 individu observé
    -    2020 : travaux de creusement des mares et des fossés : 0 individu observé
    -    2021 (provisoire) : 0 individu observé

    Il est également à noter qu’une autre zone d’extraction a fait l’objet de travaux de remise en état, en partie Est de la carrière, au lieudit A l’Étang. Le site a été exploité entre 2016 et 2020 et il a été remis en état au fur et à mesure. La fin du réaménagement a eu lieu durant l’hiver 2020, par le régalage de terre végétale et les plantations d’arbres et d’arbustes en périphérie du plan d’eau créé par l’exploitation.

    Des observations opportunistes ont eu lieu au printemps 2021, montrant la présence de 5 individus adultes ayant colonisé la roselière aménagée en pente très douce en bordure Sud-Est du plan d’eau.
    Les inventaires naturalistes porteront donc désormais également sur ce nouveau site (nommé site 3), sous réserve de l’accord des propriétaires auxquels les terrains ont été restitués.

     

  • Remise en état à vocation écologique d'une carrière par écopâturage

    Types d'actions : 
    Date: 
    2012
    Projet en cours: 
    oui
    Porteur du projet : 
    GSM
    Contexte et objectifs : 

    La carrière de Bazoche-lès-Bray est située au cœur de la Bassée, large vallée alluviale de la Seine en amont de Paris et reconnue pour sa richesse écologique. Depuis 1994, elle fait l’objet d’une remise en état à vocation écologique, coordonnée à la progression de l’exploitation. En compléments des zones humides reconstituées, des zones de hauts fonds avec roselières, des jonçaies et des cariçaies, des surfaces ont été réaménagées en prairies mésophiles à hygrophiles (Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), Œnanthe de Lachenal (Oenanthe lachenalii), Violette élevée (Viola elatior)).

    Jusqu’en 2011, ces prairies faisaient l’objet d’une fauche ou d’un broyage annuel tardif, en compatibilité avec les périodes de développement de la faune locale, telles que la nidification des oiseaux, le développement des insectes, etc.

    Depuis, 2012, le mode de gestion a changé pour un pâturage écologique, permettant ainsi d’éviter la gestion mécanisée par broyage annuel et d’offrir un espace pour une activité agropastorale compatible avec les enjeux écologiques dans le cadre du développement d’une filière ovin locale. Ce pâturage assure aussi une présence permettant de limiter les intrusions et une trop forte fréquentation des lieux.  

    Description : 

    En 2011, un partenaire local a mis GSM en contact avec une bergère qui cherchait des surfaces de pâturage pour aider à l’installation de son élevage ovin. La particularité de cet élevage est de pratiquer l’agropastoralisme, avec une surveillance du troupeau en permanence, nuits et jours et 7 jours sur 7. Compte tenu des surfaces à paître sur la carrière, environ 20 hectares, cela a nécessité l’installation  d’un mini campement, d’une tente d’agnelage pour la naissance des moutons entre avril et mai, et d’une caravane-logement pour la bergère.

    En 2012, cette exploitation agricole « délocalisée » a ainsi résidé 6 mois sur le site, alors il a fallu bien entendu concilier les contraintes de sécurité liées à l’arrêté préfectoral carrière, notamment par un plan de prévention. Cette présence permanente a également permis de diminuer la fréquentation du site par les pêcheurs et les promeneurs occasionnels qui, eux, n’avaient aucun plan de prévention. Il a aussi fallu délimiter les zones recelant des espèces floristiques protégées qui s’étaient développées à la faveur du réaménagement, ainsi que les secteurs de plantations de jeunes frênes.

    Bilan : 

    Ce mode d’entretien écologique a permis à GSM d’économiser l’entretien mécanique et de mieux concilier la gestion de l’espace avec les enjeux écologiques locaux. Ce partenariat a aussi contribué au développement d’une exploitation d’agropastoralisme et à faire revivre localement cette activité. En effet, le siège de l’exploitation agricole étant situé à quelques kilomètres, la transhumance organisée pour rejoindre les terrains attire chaque année de nombreux habitants heureux de voir renaître cette tradition d’élevage très présente en Bassée jusque dans les années 1960. Le site bénéficie d’un suivi écologique par l’association ANVL (Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau) et par l’association ROSELIERE qui applique le programme standardisé du même nom.

    La seule difficulté tient au développement du Sainfoin d’Espagne (Galega officinalis), une plante toxique à la période de floraison pour une grande majorité d’animaux équins, ovin, bovins, caprins, etc. Certaines zones ont ainsi dû être arrachées manuellement par la bergère pour éviter de reconduire la perte de 13 moutons vécue la première année.

     

    Points forts du projet :

    • Développement d’une activité économique présente historiquement dans ces zones humides plutôt qu’une gestion mécanique sans plus-value
    • Compatibilité de pression avec les enjeux écologiques liés aux zones humides (limitation des ligneux, maintien des espèces protégées)
    • Facilité de mise en œuvre (parcs mobiles)
    • Limitation de la fréquentation du site du fait de la présence du troupeau

    Points faibles du projet :

    • Développement du Sainfoin d’Espagne (toxique)

     

  • Réhabilitation des berges de Seine dans le secteur de l'île Saint-Germain (92)

    Porteur du projet : 
    Espaces (association d'insertion par les métiers de l'environnement)
    Contexte et objectifs : 

    Les berges de la Seine en Ile-de-France sont très artificialisées. On y retrouve des enrochements, des perrés, des digues bétonnées ou encore des palplanches. Ces aménagements ont contribué à diminuer la qualité physico-chimique, hydromorphologique, et écologique de la Seine. La forte diminution de berges naturelles a entrainé la perte de frayères essentielles à la reproduction de nombreux poissons et une homogénéisation du cours d’eau. Toutefois, on y trouve tout de même de nombreuses espèces végétales et animales, terrestres et aquatiques. La répartition des végétaux y est différente de cours d’eau plus naturels : des espèces horticoles sont présentes et les dernières strates végétales ont été remplacées par différents aménagements (routes, immeubles, parcs,…), où la nature s’installe progressivement. De plus en milieu urbain, les berges subissent des contraintes non négligeables (introduction d’espèces exotiques envahissantes, pollution, urbanisation, faible emprise disponible…) qui limitent le rôle des berges naturelles.

    L’île Saint-Germain se situe dans l’Ouest de Paris et l’association Espaces entretient et restaure ses berges depuis 1999. L’association Espaces est une association d’insertion qui entreprend des actions quotidiennement pour préserver les fonctions et les corridors écologiques, indispensables à la survie des végétaux et des animaux. Cette mission est réalisée dans une logique d’aménagement et de développement local et social dans le cadre de chantiers d’insertion. Espaces permet à des personnes en situation de précarité et d’exclusion de se réinsérer par le travail. Ces personnes sont formées aux métiers de l’entretien des espaces verts et naturels et acquièrent ainsi un savoir-faire pouvant leur permettre de retrouver un emploi.

    L’association Espaces intervient sur un certain nombre d’espaces des berges de Seine en partenariat avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie, Ports de Paris, le Conseil régional d’Ile-de-France, Voies navigables de France, fédérant les partenaires pour une meilleure gestion globale et cohérente des berges de Seine dans leurs continuités. Espaces s’occupe de la gestion de près de 12km de berges de Seine entre le pont de Billancourt  (Issy-les-Moulineaux, île Saint-Germain) jusqu’au pont de Puteaux (en bordure Nord du bois de Boulogne). Depuis 1999, l’association travaille à la renaturation du cours d’eau sur ce linéaire et s’attache à :

    •     Aménager et sécuriser les cheminements des berges
    •     Développer les capacités écologiques et biologiques des berges et enrichir la biodiversité
    •     Restaurer les corridors écologiques
    •     Améliorer la qualité paysagère des berges
    •     Animer et faire connaître les berges de Seine
    Description : 

    Sur le secteur de l’île Saint-Germain, Espaces a entreprit depuis 1999 l’aménagement des berges en génie végétal. Pour cela, plusieurs opérations ont été effectuées (voir carte) par l’association :

    • Premier ouvrage de génie végétal composé de fascines de saules en 1999 sur un linéaire de 100 mètres puis réintervention en 2011 pour reprendre l’ouvrage abimé avec mise en place de fascines de saules associées à une banquette d’hélophytes pour limiter l’érosion et la dégradation de l’ouvrage.
    • Création d’une roselière en utilisant des techniques de génie végétal  (fascine de saules dans le lit mineur avec création d’une banquette d’hélophytes plantées de roseaux en retrait de la fascine) entre 2001 et 2003 en face de l’île Séguin sur un linéaire de 90m.
    • Mise en place de plusieurs autres petits linéaires de fascines de saules entre 2005 et 2016. pour un linéaire total de 108 mètres.
    • Création d’un ilot végétalisé en 20052006 sur un linéaire de 40 mètres.
    • Deux opérations de restauration de berges en 2012 puis 2015 à l’aide de lits de plants et plançons sur un linéaire de 57 mètres
    • Deux opérations sont en cours (2019) pour la création de deux roselières antibatillage pour un total de 180 mètres. Des opérations de restauration de la ripisylve (suppression d’espèces inadaptées voire invasives puis remplacement par des essences locales) ont également été réalisées sur les talus (hauts de berges) en 2013 dans plusieurs secteurs de l’île (linéaire de 300 mètres).

    Mise en place de fascines de saules :

    Au total, sur le secteur de l’Île Saint Germain, 575 mètres de berges et 300 mètres de talus ont été restaurées à l’aide de technique issues du génie végétal par Espaces. Ces opérations sont réalisées par les agents en insertions de l’association. La plupart de ces travaux s’effectuent manuellement, d’une part à cause de contraintes liées à l’accessibilité des sites et d’autre part pour avoir un impact moindre sur l’environnement. Les espèces végétales plantées lors de la réalisation d’ouvrages de génie végétal permettent de favoriser le développement d’espèces faunistiques typiques des berges. De nombreux végétaux indigènes et adaptés sont utilisés notamment 5 espèces de Saule arbustifs :

    • Saule des vanniers (Salix viminalis)
    • Saule cendré (Salix cinerea)
    • Saule à 3 étamines (Salix triandra)
    • Saule pourpre (Salix purpurea)
    • Saule blanc (Salix alba)

    Les premiers ouvrages ne prenaient pas en compte la problématique du batillage et certains ouvrages n’ont pas résisté. En effet, le batillage sur la Seine est très important et fréquent. Le passage des bateaux et péniches provoquent des vagues venant frapper les berges qui entraînent  l’érosion de la berge. Les jeunes ouvrages de génie végétal ont plus de difficultés à résister à cette érosion et certains linéaires peuvent s’affaiblir voire céder. Il a alors été nécessaire de restaurer certains ouvrages et de garder en mémoire cette contrainte pour opérations suivantes.

    Des techniques expérimentales sont actuellement en cours afin de limiter l’impact du batillage. Elles consistent à recréer des banquettes d’hélophytes à pentes très douces (< 10 %) dans le lit mineur età y planter des roseaux  Ces modèles s’inspirent de la roselière créée par Espaces en 2001 qui est toujours présente et très bien développée aujourd’hui.

    Bilan : 

    Coût = Environ 670 000 € pour les travaux de 1999 à 2019, subventionnées par l’Agence de l’Eau Seine Normandie et le Conseil Régional Île de France

    Les ouvrages sont régulièrement suivis et entretenus par l’association (fauche annuelle, taille douce des arbustes, lutte contre les espèces invasives, gestion des boisements, petits aménagements pour la faune et gestion des déchets). De manière générale, le suivi des ouvrages montre une bonne tenue suite aux renforcements effectués (renforcé en 2011 pour le premier ouvrage).

    Aucun suivi biodiversité n’est en revanche effectué par l’association. Une amélioration pourrait être faite sur ce point mais elle nécessiterait plus de moyens financiers et humains (possédant les compétences techniques nécessaires). Toutefois, l’action de l’association entre dans une cohérence globale d’amélioration de la qualité de l’eau. On peut noter dans ce cadre une augmentation de la diversité de poissons présents dans la Seine en Ile-de-France (4 espèces de poissons dans les années 70 contre une trentaine actuellement) et quelques espèces menacées profitent des aménagements des berges en génie végétal comme le Martin-pêcheur d’Europe, une espèce menacée qui niche dans les berges.

    Reprise d'une fascine de saules et d'une banquette d'hélophytes :

    Toutefois certains ouvrages de génie végétal ont été détruits lors d’opérations d’aménagements utbains pour mettre en place des enrochements sans consultation auprès de l’association. L’effort de végétalisation des berges et de création d’un continuum écologique est alors très fragile et il apparaît nécessaire d’informer et de sensibiliser tous les acteurs concernés de l’importance de maintenir les ouvrages de génie végétal tant pour la biodiversité que pour la protection souple des berges.

    Roselière 20 après sa création :

  • Création d'habitats favorables au Lézard ocellé et au Guépier d'Europe dans le cadre d'un réamanagement de gravière

    Milieux : 
    Espèces : 
    Date: 
    2013
    Travaux / métiers : 
    Projet en cours: 
    oui
    Porteur du projet : 
    SOMECA
    Contexte et objectifs : 

    La carrière alluvionnaire de Chibron, située dans la commune de Signes dans le Var, constitue un habitat privilégié pour le Lézard ocellé (Timon lepidus) et le Guêpier d’Europe (Merops apiaster). En effet, la carrière présente un habitat favorable ouvert pour le Lézard ocellé, et représente un habitat de substitution pour le Guêpier d’Europe. Dans le cadre du réaménagement de la carrière, SOMECA a créé des abris pour le Lézard ocellé, contribuant ainsi à la préservation de cette espèce fortement menacée qui fait l’objet d’un Plan National de Restauration, et des talus favorables à la reproduction et à la nidification du Guêpier d’Europe. Par ailleurs, le contexte biogéographique du site étant mésoméditerrannéen, les alentours immédiats de la carrière sont caractérisés par des zones forestières (chênaies), xérophiles (pelouses et garrigues ouvertes), et humides (mares temporairement en eau), constituant une mosaïque de milieux favorables à la biodiversité. Dans le cadre des suivis réglementaires, SOMECA a mis en place des suivis écologiques globaux et ciblés, notamment au niveau de certains secteurs réaménagés ou en cours de réaménagement. Depuis 2010 des suivis réguliers de la biodiversité sont réalisés par des bureaux d’études. Depuis 2014, AGIR écologique accompagne la société SOMECA dans la réalisation de ces suivis et la prise en compte de la biodiversité, notamment :

    • La flore, telle que l’Ophrys de Provence (Ophrys provincialis), l’Ophrys brillant (Ophrys splendida) et l’Ibéris à feuilles de lin (Iberis linifolia),
    • Les reptiles, dont le Lézard ocellé au niveau des zones réaménagées,
    • Les oiseaux, comme le Guêpier d’Europe.
    Description : 

    Lézard ocellé : En 2013, les opérations de génie écologique ont permis de créer des habitats pour les reptiles dans les zones réaménagées de la carrière à l’aide de blocs rocheux. Ces aménagements écologiques ont pour objectif d’augmenter la fonctionnalité des zones réaménagées en offrant des habitats favorables aux reptiles. En outre, ces aménagements évitent la dispersion des reptiles dans les zones en activité et évitent la destruction d’individus. Plusieurs aménagements peuvent être mis en place en fonction des espèces ciblées. Cela peut aller de simples empilements de pierres ou tas de branches disposés au sol, à l'enfouissement de blocs rocheux avec des cavités qui serviront de gîtes d’hiver ou de reproduction.

    Guêpier d’Europe : En 2017 SOMECA a créé des sites de reproduction. Plusieurs techniques ont été mises en œuvre :

    • Le rafraichissement de talus déjà favorables a été réalisé en dehors de la période de reproduction. Cette opération réalisée avec un godet de pelle permet de griffer la couche superficielle pour la rendre plus meuble et faciliter le creusement des terriers.
    • Des talus à paroi verticale ont été créés en mélangeant des éléments meubles.
    • Enfin, des talwegs (anciens bassins de boue) ont été aménagés. Ces mesures permettent de créer des gites alternatifs aux fronts en cours d’exploitation. Cependant, si l’espèce s’installe dans un front exploité, l’exploitation est suspendue pendant toute la période de nidification (calendrier phénologique mis en place afin d’exploiter d’autres fronts en attendant le départ du Guêpier d’Europe).

    En 2017, 4 terriers étaient fonctionnels dans les divers talus. Sur les 6 fronts crées lors de l’hiver 2018 avec les 8 amorces de terriers, 3 ont été occupés par les Guêpiers d’Europe à la fin mai et au début juin. La présence de reste d’insectes, indiquait que le Guêpier d’Europe (insectivore) avait initié une reproduction dans ces terriers. Toutefois, la reproduction n’a pas pu être confirmée par l’observation d’œufs, de jeunes ou de nourrissage régulier. Aussi, à ce stade, il n’est pas encore possible de confirmer que la reproduction a été à son terme. Néanmoins, ces premiers résultats, obtenus après 4 mois de mise à disposition des fronts de substitution, sont très encourageants.

    Flore : Les données sont regroupées en stations, et peuvent concerner un ou plusieurs individus. Deux stations se distinguent quand des individus sont séparés de 10 m les uns des autres. La comparaison du nombre de stations d’une année à l’autre est néanmoins délicate au regard des variations interannuelles, des dates de prospections et des différents observateurs. En 2014, un protocole de suivi du maintien de certaines orchidées avec pâturage a été mis en place, à la suite de l’introduction de deux moutons. Néanmoins, le protocole de suivi de ces placettes n’a pas pu être poursuivi en raison de l’abandon du projet de pâturage, et de la dégradation de certains points de repères des placettes de suivi causée par le retournement ou le déplacement par des sangliers.

    Bilan : 

    Points forts : SOMECA a une vision globale du réaménagement. Le génie écologique est utilisé pour rendre l’écosystème, créé par le réaménagement, fonctionnel pour la biodiversité. Une réflexion est menée à l’échelle globale, afin d’identifier les enjeux locaux et recréer des corridors écologiques lors de la reconnexion avec le milieu naturel. Le génie écologique mis en place permet également d’accélérer la colonisation des espaces par la biodiversité, et ainsi minimiser l’impact global de l’activité.

    Points faibles : Lors des suivis, les espèces inventoriées ultérieurement, et donc attendues, ne sont pas toujours contactées. Néanmoins, il est à noter que lors des suivis, l’absence d’observations d’une espèce, n’est pas une preuve de son absence. En effet, les variations annuelles peuvent s’expliquer par différents facteurs aléatoires, qui ne sont pas liés à l’exploitation ou au réaménagement de la carrière, tels que la météorologie, ou la probabilité de contacter une espèce lors des passages sur le terrain.

    Perspectives : La création d’habitats favorables au Lézard ocellé est également mise en place en périphérie d’une autre exploitation de SOMECA, il s’agit de la carrière de Le Juge à Le Val, une carrière de roche calcaire. Les comptages de l’espèce ont été réalisés dans le cadre du volet naturel de l’étude d’impact (VNEI). Par ailleurs, SOMECA envisage de réaliser des habitats favorables aux reptiles sur la carrière de Chibron à l’aide de béton, et avec la possibilité de capturer des individus, afin de faciliter le comptage et le suivi de l’espèce.

  • Abaissement de seuil sur l'Allier - Les Martres d'Artière (63)

    Porteur du projet : 
    Guintoli
    Contexte et objectifs : 

    Les aménagements ici présentés ont un objectif double : restaurer la continuité écologique et le transport sédimentaire et assurer la stabilité de l’ouvrage de génie civil existant. Le seuil existant a donc été arasé et abaissé et une réfection complète de la crête de seuil a été réalisée.

    En terme d'enjeux :

    •     Présence d’espèces protégées sur le chantier : ormes lisses (protection régionale) sur les berges, Grenouille agile à proximité (protection nationale).
    •     Présence d’espèces exotiques envahissantes : Renouée du Japon et écrevisses américaines notamment.

    Acteurs du projet :

    • Maitre d’Ouvrage : Vinci Autoroutes
    • Maitre d’œuvre : INGEDIA groupe - NOX
    • Réalisation des travaux : GUINTOLI
    • Localisation : Commune des Martres d’Artière dans le Puy-de-Dôme, région Massif-Central
    • Statut juridique : lieu public, cours d’eau sur les emprises de Vinci Autoroute, en-dessous du franchissement de l’A89
    • Réglementation : dossier loi sur l’eau associé aux travaux
    Description : 

    Arasement et abaissement du seuil existant et restauration de la continuité écologique et sédimentaire de l’Allier avec circulation sécurisée des canoës kayaks par aménagement d’un franchissement piscicole.

    Moyens humains et matériels :

    Humains : Chef de chantier à temps plein plus 2 à 3 personnels manœuvres lors de la mise en place et le retrait des diverses protections.

    Matériels : 3 pelles de 25T équipées de pinces à enrochement, 1 tombereau articulés, transport routier pour l’approvisionnement des matériaux des batardeaux, 3 pompes immergées de débit 350m3/h.

    Méthodes de création :

    Mise en place de batardeaux pour travailler hors d’eau par création d’une rampe d’accès dans l’Allier. Batardeaux réalisés en matériaux graveleux pour une préfiltration des eaux (mise en suspension de fines avec l’intervention d’engins).

    Consolidation de la rampe avec des enrochements et barrage filtrant pour limiter les matières en suspension (M.E.S.).

    Coût de l’opération et financement :

    • Travaux : 400 000 € HT, financement par MOA avec participation de l’agence de l’eau Loire Bretagne.
    • Coût moyen d’une pêche électrique : 3100 € pour 2 interventions d’une demi-journée chacune.
    • Installation du chantier fin juin 2017, sur les 2 rives de l’Allier.
    • Début des travaux en juillet 2017 et fin de chantier début novembre 2017.

    Méthodes de suivi et d’évaluation pendant le chantier :

    Conformément à l’arrêté loi sur l’eau, suivi des eaux de l’Allier par analyses journalières et vérification du taux de M.E.S.

    Mise en place d’une procédure de surveillance des crues et d’alerte.

    Suivis post-chantier :

    Suivi hydrobiologique et suivi de franchissement.

    Bilan : 

    Points forts :

    • Mise en place d’une signalisation pour la circulation sur l’eau et en fonction du mouvement des batardeaux.
    • Pêche électrique de sauvegarde.
    • Abattage d’arbres sélectif selon les besoins du chantier.
    • Clôtures de protection et de mise en défens tout le long des berges.
    • Protection des ormes lisses préalablement identifiés par marquage.
    • Expertise écologique avant coupe des autres arbres présents.
    • Adaptation du calendrier d’abattage pour 2 arbres présentant un nid occupé de Pigeon ramier et un nid en construction de Chardonneret : coupe après élevage des jeunes soit fin juillet.
    • Décapage et stockage de la terre végétale en merlon de moins de 1 m de haut avec fauche haute 72 heures au préalable pour faire fuir la faune.
    • Clôture anti-batracien sur une zone limitrophe à un habitat de Grenouille agile.
    • Réutilisation des matériaux du site : valorisation et non contamination par apport extérieur.
    • Matériels utilisés équipés d’huile hydraulique biodégradable.
    • Suivi journalier du taux de MES des eaux de rejets.

    Points faibles :

    • Les plantes invasives n’ont été traitées que sur la stricte emprise nécessaire c’est-à-dire l’accès sur rive pour création d’une rampe d’accès.
    • Le délai de 1 semaine au moins pour prévenir les intervenants de pêche électrique en cas de décalage ne permet pas une garantie de disponibilité ultérieure.

    Améliorations :

    Traitement des plantes invasives par coupe et arrachage des plantes présentes dans toute l’emprise chantier avec barrage préventif pour prévenir toute dispersion de résidu végétal. Evacuation des déchets verts en centre agréé.

    Stabilisation naturelle du seuil par mise en place des alluvions extraits sur site mais présence de graves marneuses qu’il a fallu séparer.

    Perspectives :

    Suivre l’attractivité de ce nouvel ouvrage de franchissement (brèche avec une pente de 4%) et renouveler l’action sur d’autres sites en amont et en aval.

  • Préservation du Sonneur à ventre jaune dans une carrière en exploitation

    Types d'actions : 
    Espèces : 
    Date: 
    2006
    Travaux / métiers : 
    Projet en cours: 
    oui
    Porteur du projet : 
    CEMEX
    Contexte et objectifs : 

    À la suite de la découverte du Sonneur à ventre jaune dans la carrière de Ségrie, CEMEX et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) Sarthe ont développé un partenariat afin de mettre en adéquation l’exploitation de la carrière et la préservation de la biodiversité. Espèce menacée au niveau national, et en danger critique de disparition en Pays-de-la-Loire, le Sonneur à ventre jaune a trouvé un habitat de substitution adapté à ses besoins au sein de la carrière de Ségrie. En effet, du fait du type d’exploitation, la carrière possède de nombreux milieux et habitats, dont un réseau de zones humides, de fossés et de poches d’eau, favorables à la reproduction du Sonneur à ventre jaune.

    Description : 

    Depuis 2006, CEMEX et la LPO Sarthe mettent en place diverses actions afin de gérer la carrière en faveur du Sonneur à ventre jaune : sensibilisation du personnel, suivi de l’espèce et entretien de ses zones de reproduction, concertations CEMEX-LPO régulières pour adapter le planning des travaux d’extraction à la localisation des habitats du crapaud, etc. L’entretien des habitats favorables au Sonneur à ventre jaune par la réouverture des milieux, est réalisé à l’aide d’une pelleteuse mécanique lorsque l’espèce n’y est plus présente. Dans les milieux où l’espèce est présente, la végétation est retirée par des interventions manuelles. Les zones accueillant le crapaud sont délimitées par des merlons, et la présence de l’espèce est signalée par des panneaux d’information. En outre, de nouveaux milieux favorables au Sonneur à ventre jaune sont créés par anticipation afin de prendre en compte la disparition programmée de certains sites de reproduction du fait de l’avancée de l’exploitation, et pour favoriser le déplacement spontané des individus. Par ailleurs, ces actions sont menées en cohérence avec la déclinaison régionale du Plan national d’actions de 2011 en faveur de l’espèce.

    Bilan : 

    La LPO Sarthe réalise un suivi trimestriel, avant, pendant et après la période de reproduction, afin de suivre le succès reproductif de l’espèce, vérifier les niveaux d’eau, programmer les travaux d’opérations manuelles ou mécaniques d’ouverture des milieux, et adapter le planning des travaux d’extraction de la carrière à la localisation des habitats du Sonneur à ventre jaune. Les effectifs et les tendances d’évolution de la population de l’espèce, ainsi que les déplacements des individus, sont estimés chaque année par des comptages, selon un protocole de capture-marquage-recapture (CMR). Le CMR complet, qui comprend 10 sorties de nuit par an, est réalisé tous les trois ans, car cette méthode est coûteuse. Quand il n’est pas possible de réaliser des CMR complets, la méthode de CMR réduite, avec 2 prospections de nuit par an, est privilégiée. Le principe des CMR consiste à photographier la face ventrale de chaque individu et à l’enregistrer dans une base de données afin de la comparer avec des captures antérieures. En effet, le motif ventral de l’espèce est différent pour chaque individu, telle une empreinte digitale, ce qui permet d’identifier de manière certaine chaque individu. Cette méthode permet ainsi de recenser les individus et de connaître leurs déplacements, afin de s’assurer du brassage génétique au sein de la carrière. Ce suivi permet également de mieux connaître l’espèce et son habitat, dont certains paramètres (pH, température, granulométrie du milieu, etc.) sont peu décrits dans la bibliographie. L’ensemble des actions menées permet ainsi de créer les conditions nécessaires au maintien, voire au développement de la population du Sonneur à ventre jaune au sein de la carrière de Ségrie. Cette démarche a été valorisée à travers des articles dans la presse locale et dans l’Oiseau Magazine, des articles internes et externes produits par l’entreprise, des rapports de suivi, et par une présentation de l’action lors du Collectif des Associations Partenaires (CAP). Néanmoins, la préservation du Sonneur à ventre jaune sur la carrière de Ségrie nécessite en permanence une organisation et une anticipation spatiale et temporelle des actions de maintenance des milieux ouverts, de fermeture, ou de création de milieux favorables à l’espèce. En outre, CEMEX a une forte responsabilité vis-à-vis de cette espèce patrimoniale, étant donné que la population de Ségrie constitue l’une des principales populations de l’Ouest de la France. Par ailleurs, il existe peu de connaissances en bibliographie sur l’écologie de l’espèce, notamment sur ses sites d’hibernation et les paramètres physico-chimiques favorables à la recréation de zones d’habitat optimum. La poursuite de la collaboration entre CEMEX et la LPO Sarthe prévue jusqu’à la fin de l’exploitation du site (2037) est donc essentielle pour garantir la pérennité du Sonneur à ventre jaune au sein de la carrière de Ségrie, mais également dans l’Ouest de la France. Enfin, pour assurer la viabilité des populations sur le long terme, des actions visant à favoriser le brassage génétique avec d’autres populations voisines sont actuellement à l’étude.

  • Restauration et gestion de landes à Genêt d’Angleterre et à Genêt poilu dans le cadre d'une exploitation de carrière

    Fauna Flora
    Date: 
    2011
    Travaux / métiers : 
    Projet en cours: 
    oui
    Genêt d'Angleterre sur la carrière de Muids
    Porteur du projet : 
    LafargeHolcim France
    Contexte et objectifs : 

    Dans le cadre de l’exploitation d’une carrière de sables et de graviers à Muids, Lafarge a l’obligation de mener des mesures de remise en état du site affecté par son activité. Selon l’arrêté qui autorise la destruction d’une station d’une espèce végétale protégée en Haute-Normandie, le Genêt d’Angleterre, Lafarge doit mettre en place différentes mesures en faveur des landes qui ne sont présentent que sur une faible surface. Environ 18 hectares de pelouses à Genêt d’Angleterre ont ainsi été restaurés, et environ 9,7 hectares de landes à Callune vulgaire ont été maintenus sur des sites déjà réaménagés. Le site constitue une véritable zone de refuge pour la faune et la flore. C’est la dernière station importante pour le Genêt d’Angleterre dans la région, et un site important pour la reproduction de l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus). Les réaménagements ont donc pour vocation de maintenir de ces deux espèces. Les mares temporaires et permanentes, offrent une réelle opportunité pour la conservation d’espèces devenues rares dans la région, telles que le Pélodytes ponctué (Pelodytes punctatus) et le Crapaud calamite (Bufo calamita). Néanmoins, c’est sans conteste la flore qui mérite une attention particulière avec de nombreuses espèces d’une grande valeur patrimoniale dans la région, telles que l’Épilobe des marais (Epilobium palustre), l’Argousier faux-nerprun (Hippophae rhamnoides), la Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria), le Brome en grappe (Bromus racemosus), la Vergerette âcre (Erigeron acer), et l’Épipactis brun rouge (Epipactis atrorubens). En effet, la carrière de Muids est localisée au niveau des terrasses alluviales de la vallée de la Seine, qui constitue un système écologique d’une grande valeur écologique, tant pour ses qualités fonctionnelles, que pour la biodiversité qu’elle accueille.

    Description : 

    La restauration des landes s’est opérée par renaturation naturelle et spontanée de la flore. En plus de la restauration des landes, des habitats favorables au Genêt d’Angleterre ont été maintenus sur des zones forestières. De plus, des mesures de gestion adaptée ont été mises en place. En effet, afin d’entretenir les milieux, un système de pâturage avec des vaches Highland-Cattle (Bos taurus), présentes quasiment toute l’année sur le site, a été mis en place en 2013 sur une surface d’environ 10 hectares. Par ailleurs, des mesures pour lutter contre les espèces invasives ont été mises en œuvre par broyage ou coupe de plants de Buddleia de David (Buddleja davidii) avec exportation des coupes, et arrachage précoce ou fauche répétitive de Renouée du japon (Fallopia japonica).

    Bilan : 

    Des mesures de suivis scientifiques et écologiques ont été mises en place afin d’évaluer les effets des mesures d’accompagnement et des mesures compensatoires. Ces mesures permettent de suivre l’évolution du Genêt d’Angleterre, ainsi que d’autres espèces patrimoniales, dont le Genêt poilu, l’Œdicnème criard, et l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), pendant une période minimale de 15 ans avec une fréquence annuelle pendant 5 ans puis triennale. Le suivi de l’Œdicnème criard repose sur le recensement et la localisation des couples nicheurs, les effectifs des nichées, l’occupation du site par l’espèce, et l’éventuelle présence de l’espèce en période postnuptiale. Pour l’Engoulevent d’Europe, la méthode consiste à quantifier le nombre d’adultes chanteurs par des points d’écoute nocturnes opportunistes et à l’aide de repasse de son chant afin de provoquer une réponse. Concernant le Genêt poilu, il est très difficile de mener le suivi conjointement à celui du Genêt d’Angleterre. C’est pourquoi quelques transects de 5 m de largeur sont réalisés sur chaque parcelle, et environ 2% du site sont prospectés spécifiquement, ce qui représentent environ 20 000 m². Le suivi du Genêt poilu est donc nettement plus léger que celui de Genêt d’Angleterre, et s’effectue par extrapolation. Les mesures de gestion mises en place sur le site de Muids conduisent à des résultats satisfaisants. Au fil du temps, les pieds de Genêt d’Angleterre ont ainsi colonisé l’ensemble des parcelles. Pour rappel en 2011, 1 700 pieds avaient été recensés et d’après le dernier suivi réalisé il y a plus de 8 000 pieds, avec 82 % d’individus reproducteurs. La situation du Genêt poilu est très favorable sur le site de Muids. Il progresse nettement sur les parcelles aménagées depuis quelques années, et il s’implante très rapidement sur les nouvelles parcelles. Néanmoins, il est possible que le Genêt à balais (Cytisus scoparius) s’installe et conduise, malgré le pâturage, à une fermeture du milieu. Concernant l’Œdicnème criard, depuis le début du suivi, la population reproductrice au sein de la carrière est relativement stable, et les effectifs maximaux recensés après reproductions sont relativement constants.

  • Actions en faveur de la Cistude d'Europe

    SEPANSO
    Date: 
    2008
    Travaux / métiers : 
    Projet en cours: 
    oui
    Cistude d'Europe sur la carrière de Labatut
    Porteur du projet : 
    CEMEX
    Contexte et objectifs : 

    Au préalable à la constitution du dossier d’autorisation d’exploitation de la carrière allant de 2006 à 2009, une expertise écologique a été effectuée en 2004 dans le cadre de l’étude d’impact du site de Labatut « Le Passage ». Celle-ci a révélé la présence de plusieurs Cistudes d’Europe sur le site exploité par CEMEX. Dès le début du projet d’exploitation, des dispositions pour la mise en chantier et le réaménagement ont été prises et ont permis d’éviter la destruction de la petite population présente à l’intérieur du périmètre de la carrière envisagé. En effet, le milieu d’accueil de la Cistude a été évité volontairement, et des aménagements spécifiques ont été décidés.  En 2018, la population de Cistude est toujours suivie et gérée par CEMEX avec l’appui de la SEPANSO (Société pour l’Étude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest).

    Description : 

    La surface du site est d’environ 15,6 hectares, dont la majeure partie a été exploitée en carrière d’extraction de granulats. Le site se compose désormais d’un plan d’eau d’une dizaine d’hectares alimenté par la nappe phréatique, de berges et de prairies pour les hectares restants, et d’un bras mort du Gave de Pau non-exploité en gravière en limite Nord-Est. Dans le cadre du réaménagement de la carrière de Labatut « Le Passage », des aménagements spécifiques à la Cistude ont été réalisés, ainsi que des aménagements favorables à l’augmentation de la biodiversité en général. Par la suite, depuis 2009, les zones écologiques aménagées pour la Cistude ont été maintenues et renforcées par la création de mares temporaires, de pondoirs en sable, de postes de chauffe en bois morts, et par l’aménagement du bras mort du Gave de Pau. Une île et des zones de haut-fond ont également été créées. Les berges du plan d’eau ont aussi été aménagées pour l’espèce. Par ailleurs, un mur à Hirondelles de rivage (Riparia riparia) a été créée, et des haies, ainsi que des bosquets ont été plantés. En outre, un observatoire de la nature pour le public, remplaçant initialement un sentier pédestre restreint, a été créé pour observer la biodiversité.

    Bilan : 

    CEMEX a décidé de confier à la SEPANSO le suivi de la population de Cistude pendant toute la durée de l’exploitation. Le partenariat établi entre CEMEX et la SEPANSO a permis la réalisation d’inventaires et de suivis réguliers de la biodiversité depuis 2005, et plus particulièrement de la population de Cistude, ainsi que la gestion et l’aménagement du site en faveur de l’espèce. Les individus de Cistudes sont contactés au mois d’avril et de mai par des observations directes dans le bras mort et les mares. Les traces de passage, les pontes prédatées, et les habitats potentiels sont observés durant le printemps et l’été. Par ailleurs, la colonisation de milieux « neufs » a engendré une évolution croissante des espèces d’Oiseaux, présence d’Oiseaux nicheurs comme le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), des Lépidoptères diurnes, des Odonates, des Chiroptères, des Amphibiens, et d’une espèce floristique protégée, la Naïade marine (Najas marina). Néanmoins, il existe encore peu de connaissances au sujet de la population de Cistude, telles que le nombre d’individus, le sex-ratio, l’âge des individus, le succès reproductif, etc. Le protocole capture-marquage-recapture (CMR) a permis d’affiner les connaissances. En effet, afin de vérifier l’efficacité des actions mises en œuvre en faveur de la Cistude, un suivi de la population selon la méthode de CMR a donc être réalisé en juin 2018 et a permis d'estimer la taille de la population de Cistude d'europe à 25 individus, ce qui en fait une population plutôt fonctionnelle. Toutefois, la qualité de l’eau du bras mort du Gave de Pau n’est pas assurée à cause des activités industrielles aux alentours (usine agroalimentaire de production de maïs doux). Pour maintenir les mares en eau de façon continue durant l’été, une pompe à énergie solaire a été installée en 2018. Il est aussi envisagé, en 2019, de réaliser un suivi par GPS et radioémetteurs des femelles gravides afin de continuer de suivre la population mais aussi de s'assurer de la qualité de la reproductionsur le site.

Pages

  • logo medde
  • logo FNTP
  • logo unpg
  • Tour du Valat
  • logo lpo
  • logo upge
  • cen
  • fpnrf