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  • Restauration d’un ensemble de prairies alluviales abritant le Râle des Genêts

    Source : LPO CA
    Milieux : 
    Types d'actions : 
    Date: 
    2007
    Porteur du projet : 
    Société des Carrières de l’Est, Etablissement Morgagni (Colas Nord-Est)
    Contexte et objectifs : 

    La carrière alluvionnaire de Cheppes-la-Prairie est implantée dans l’un des derniers ensembles prairiaux de la vallée de la Marne, un environnement sensible, d’une grande richesse écologique. Ce complexe de prairies de fauche est depuis toujours un refuge pour de très nombreuses espèces d’oiseaux et de plantes spécifiques à ce type de milieu. Il abrite par ailleurs une des dernières populations régionales de Râle des genêts (liste rouge mondiale des oiseaux menacés).
    Sur ce site, l’établissement Morgagni travaille depuis plus de 10 ans en étroite collaboration avec la LPO Champagne-Ardenne, le Conservatoire d’Espaces Naturels Champagne-Ardenne, la commune de Cheppes-la-Prairie et les exploitants agricoles du secteur pour la protection et le suivi des différentes espèces ainsi que pour le suivi et la gestion du réaménagement en prairie des zones exploitées puis remblayées. Il s’agit bien là de restituer de nouvelles prairies humides ayant au minimum les caractéristiques de celles qui existaient avant l’exploitation.

    Description : 

    Grâce à une convention signée en 2007 entre la Ligue de Protection des Oiseaux Champagne-Ardenne (LPO CA), le Conservatoire d’Espace Naturel Champagne-Ardenne (CEN CA) et l’Etablissement Morgagni, un suivi des espèces est réalisé chaque année. La LPO CA et le CEN CA accompagnent l’exploitant au fur et à mesure du réaménagement : du remblaiement du plan d’eau issu de l’extraction à la reconstitution de prairies humides et à leur gestion. L’Arrêté préfectoral d’autorisation du site indique qu’une partie des surfaces exploitées doit être « remblayée pour une reconstitution des prairies de fauches alluviales de qualité pour la faune et la flore ». Le réaménagement est divisé en plusieurs phases qui sont coordonnées à l’extraction. Le remblaiement s’effectue au fur et à mesure de l’exploitation. Les surfaces, durées et le type de réaménagement à effectuer sont définis dans l’arrêté préfectoral.

    NB : Dans une volonté de préserver le milieu dans son ensemble et non pas uniquement au niveau de notre périmètre d’autorisation, L’établissement Morgagni a conclu plusieurs conventions avec des exploitants agricoles pour une gestion sans fertilisation et par fauche tardive d’un certain nombre de parcelles sur le même secteur. Des inventaires écologiques y sont également réalisés annuellement.

    A l’origine, il n’était prévu qu’une revégétalisation naturelle des prairies. 
    Les premiers résultats obtenus  ont permis de constater que le réaménagement était efficace sur la majeure partie du secteur réaménagé mais qu’il pouvait être amélioré dans certaines zones. En effet, les résultats peu concluants obtenus sur une zone spécifique (tant en matière de biodiversité qu’au niveau agricole) ont poussé l’exploitant à modifier ses méthodes, en concertation avec tous les acteurs du secteur.  C’est pourquoi, sur une parcelle où la prairie reconstituée était de moins bonne qualité, nous avons réalisé un certain nombre de travaux : réalisation d’une tranchée drainante et réensemencement à plus-value écologique. Il s’agit là de sélectionner un ensemble de semences diversifiées typique des prairies alluviales (principalement des graminées) permettant à l’avenir la récolte d’un foin de qualité et assurant l’accueil de la biodiversité. La plus-value résulte de cette diversité. La sélection effectuée par le conservatoire d’espace naturel doit permettre à des espèces emblématiques qui avaient disparues du secteur de se redévelopper. Celui-ci a été réalisé en lien avec nos partenaires habituels et la société ECOSEM qui a fourni les graines de plantes/fleurs d’origine régionale, spécifiques à ce type de milieu et menacées en Champagne-Ardenne.

    Bilan : 

    Le suivi mis en place par la LPO et le CEN CA a donc pour objectif d’évaluer l’impact de la gravière sur la richesse des prairies, de proposer des mesures d’aménagements complémentaires et de faire de nouveaux inventaires sur les parties "remises en état" et voir si les espèces se réinstallent durablement.
    Dans la conclusion de son dernier rapport, la LPO CA indique que les années 2010 à 2017 montrent que la richesse avifaunistique sur ce site était en net recul même si la situation tend à vouloir s’améliorer. 2017 marque d’ailleurs un retour sensible des oiseaux prairiaux. En effet, sur la partie ouest réaménagée, la végétation se diversifie et se densifie attirant à nouveau le Pipit farlouse, le Râle des genêts (absent en 2017 dans un contexte de mauvaise année), la Bergeronnette printanière, le Bruant proyer.  Ces résultats obtenus sont donc encourageants.

  • Gestion du réaménagement écologique de la Gravière d'Osselle-Routelle / étang Morbier

    Types d'actions : 
    Date: 
    2011
    Porteur du projet : 
    Société des Carrières de l’Est – Etablissement Franche-Comté - Groupe COLAS NE
    Contexte et objectifs : 

    Les gravières d'Osselle-Routelle correspondent à un complexe de plans d'eau artificiels bordés de prairies et cultures, situé en plaine alluviale du Doubs, en région Bourgogne Franche-Comté et à proximité de Besançon. Le présent retour d'expérience concerne le bassin récemment réaménagé, l’étang Morbier. L'exploitation du gisement alluvionnaire se poursuit actuellement à proximité (avec la création d'un nouveau plan d'eau à terme). 
    Ainsi, suite à l’exploitation de l'étang morbier, de 2002 à 2011, une remise en état a été effectuée pour valoriser la diversité avifaunistique constatée sur le site avant l’exploitation et prendre en compte les enjeux identifiés depuis.

    Le plan de gestion de 2014 met en évidence 93 espèces d'oiseaux en reproduction pour 210 espèces d'oiseaux contactés sur le complexe des gravières.

    Les enjeux ornithologiques se résument ainsi :

    • hivernage et/ou migration des oiseaux d’eau (Canards, Foulques, Grèbes, Cygnes, Limicoles, Laridés, etc.) en automne, hiver et printemps,
    • nidification d’espèces liées à la présence de berges sableuses : Hirondelle de rivage, Guêpier d’Europe, Martin-pêcheur d’Europe,
    • nidification de limicoles au sol sur les berges en pente douce et les abords du site : Petit Gravelot,
    • alimentation et migration pour les ardéidés (hérons de plusieurs espèces), rapaces (Balbuzard), etc.,
    • nidification et migration de passereaux dans la végétation herbacée ou buissonnante.

    Après la fin d’exploitation, une convention d'une durée de 1 an a été mise en place avec la LPO Franche-Comté. Elle cadrait la première intervention réalisée en chantier participatif et avec l'intervention de la Société des Carrières de l’Est (débroussaillage et arrachage de saules colonisant les berges du plan d'eau, création d'une placette de galets, entretien d'une falaise sablonneuse sur l'île du plan d'eau). Le partenariat s'est consolidé en 2014, avec une nouvelle étape franchie dans l'engagement d'un travail en commun dans la durée, par l'élaboration du plan de gestion sur 5 années et une convention de partenariat quinquennale en 2016.
    Les actions menées depuis 2011 sur ce site ont pour objectif de préserver et maintenir la fonctionnalité écologique des milieux créés, voire créer de nouveaux milieux si l’opportunité existe (augmentation des superficies de milieux humides associés au plan d'eau, création et entretien de milieux pionniers minéraux et falaises ou berges sablonneuses, création de mares, gestion extensive des prairies...). En plus des mesures de gestion, une zone de quiétude a été instaurée sur le site et couvre la période de nidification et d'hivernage des espèces (secteurs sensibles préservés des dérangements de décembre à fin juin).
    Un suivi ornithologique et des opérations de gestion (organisation de chantiers éco-citoyens, préfiguration de futurs travaux d'amélioration des berges, encadrement de travaux, élaboration de cahiers des charges pour la gestion extensive des prairies en lien avec les agriculteurs locaux,...)  sont réalisés annuellement depuis 2014. L'approche a également été étendue à l'actuel bassin en exploitation, afin de concilier l'extraction des alluvions et la préservation de la biodiversité et adapter les travaux progressifs de réaménagement aux enjeux locaux.

    Description : 

    Les actions suivantes sont envisagées dans le cadre du plan de gestion simplifié :

    • débroussaillage et rajeunissement de falaises à Hirondelle de rivage et  Guêpier d’Europe (suppression des saules et suppression des  premiers centimètres  de sable sur les parois abruptes)
    • création et entretien de placettes minérales dépourvues de végétation, en faveur du Petit Gravelot et du Chevalier Guignette
    • fauche exportatrice tardive des prairies
    • reprofilage de berges en pente douce (augmentation de la superficie de berges située dans la zone de battement de la nappe alluviale et création de zones de hauts-fonds) afin de favoriser une diversité de milieux humides et aquatiques
    • creusement de mares et de gouilles en retrait du plan d'eau.
    Bilan : 

    Les suivis permettent d’affirmer que les aménagements proposés ont pour la plupart remplis leur rôle en faveur de la biodiversité.
    Actuellement, les gravières (étang Morbier et site en exploitation) abritent la plus importante colonie de Franche-Comté pour les Hirondelles de rivage (20% des effectifs franc-comtois et 70% du département du Doubs en 2017, avec plus de 300 couples). Le Guêpier d'Europe, espèce à affinités méridionales peu commune en Franche-Comté, est en expansion sur le site les dernières années passant de quelques rares couples à une colonie d'environ 60 couples en 2017. Les limicoles nichant au sol sur les zones minérales pionnières sont réguliers (1 à 2 couples de Petit Gravelot/an). 
    Les gravières d'Osselle-Routelle correspondent à un site de halte migratoire majeur en Franche-Comté, sur le couloir de migration formé par la vallée du Doubs. En hiver, l'étang Morbier offre le jour une zone de quiétude pour les canards hivernants, qui trouvent des zones de gagnage à proximité, et la nuit, sert de dortoir pour le Harle bièvre.

    Un inventaire effectué par le Conservatoire Botanique National de Franche Comté - Observatoire Régional des Invertébrés confirme l’intérêt pour les odonates d’avoir accentué la sinuosité des berges, et d’avoir favorisé la présence d'hélophytes.  

    Points forts :

    • suivi existant sur le long terme ;
    • opérations de suivis et gestion écologique envisagées jusqu’en 2019, et potentiellement reconductible ;
    • potentialités fortes pour la poursuite des travaux de génie écologique (reprofilage de berges afin d'augmenter la superficie et diversifier les milieux humides (cariçaies, roselières, herbiers aquatiques,...), entretien des placettes minérales et falaises sablonneuses, limitation de la végétation ligneuse, ...);
    • organisation des usages (zone de quiétude pour la faune en reproduction et en hivernage) ;
    • intérêt des actions pour la pédagogie à l’environnement (chantiers nature, pose de panneaux d'information, suivi ornithologique participatif) et potentiel à développer.

    Points faibles :

    • risque de sur-fréquentation et de dérangement (engins motorisés sur les abords et  embarcations en période sensible sur le plan d'eau, activités de loisirs)
    • pas réellement de mesure de notre action sur les espèces aquatiques
    • Présence de plusieurs espèces invasives
    • Remise en cause des actions par des projets liés au développement du tourisme (risque de dégradation de la quiétude en cas d'intégration insuffisante des enjeux écologiques)
  • Amélioration de la capacité d'accueil de chiroptères d'un bâtiment désaffecté

    © Reflex Environnement
    Types d'actions : 
    Espèces : 
    Date: 
    2012
    Porteur du projet : 
    VICAT
    Contexte et objectifs : 

    Un bâtiment ayant accueilli un transformateur électrique était connu pour servir de gite d’estive régulier pour un individu de Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et était utilisé très occasionnellement par d’autres espèces (pipistrelles, murins). Il comprenait plusieurs espaces individuels accessibles de l’extérieur, des ouvertures de fenêtre, ainsi qu’une tourelle. Le bâtiment, situé le long d’un chemin rural en zone boisée, était inclus à l’emprise d’un projet de carrière. Plusieurs options étaient envisagées pour ce bâtiment, allant de sa restauration en vue de l’intégrer aux locaux sociaux, à sa destruction.
    Il a finalement été décidé de maintenir le bâtiment et de le dédier entièrement aux chiroptères en réalisant des travaux et tenter d’améliorer sa capacité d’accueil. Une couronne boisée autour de ce bâtiment a été maintenue pour isoler le site de la fréquentation humaine.

    L’objectif était notamment de pérenniser ce site-relais pour le grand rhinolophe en été, et d’offrir une meilleure capacité d’accueil pour les chauves-souris en général : aucun objectif quantitatif ni qualitatif n’était fixé.
    L’autorisation de la carrière intègre un arrêté préfectoral de dérogations nécessité par la présence de nombreuses espèces protégées, comprenant notamment le Grand Rhinolophe. Les mesures concernant le bâtiment sont intégrées à cet arrêté de dérogations et il est prévu un suivi annuel des chauves-souris (carrière et bâtiment).

    Description : 

    Les travaux ont été réalisés suite à l’obtention de l’arrêté préfectoral de carrière, en décembre 2011 ; ils sont détaillés ci-après :

    • relier les différents espaces indépendants constituant le volume du bâtiment : une ouverture a été réalisée à la disqueuse afin de faire communiquer deux espaces initialement indépendants, chacun étant accessibles depuis l’extérieur. Ainsi, toutes les pièces du bâtiment communiquent entre elles désormais,
    • murer les accès et fenêtres du bâtiment, tout en maintenant des ouvertures de petite taille et de forme horizontale,
    • ouvrir un accès en partie haute de la tourelle,
    • poser une porte avec cadenas afin d’interdire l’accès à toute personne non concernée par le suivi du site,
    • projection de crépi au plafond pour créer des formes irrégulières afin de faciliter l’accroche des chauvessouris
    • pose de trois panneaux en bois (taille : 80 * 60) en partie haute des murs, à l’extérieur, afin de varier la possibilité d’accueil du site de façon à proposer des gites pour d’autres espèces.

     

    Bilan : 

    Un suivi simplifié par observation dans le gîte était en place depuis 2001 par une association naturaliste. Le site a fait l’objet d’un état initial dans le cadre de l’étude d’impact du projet de carrière. A partir de 2013 les suivis se sont systématisés, à raison de 3 à 4 visites annuelles et des visites hivernales ainsi qu’un suivi élargi du bâtiment et de son environnement en fin d’été. La technique de suivi a évolué depuis 2013. Il a été réalisé en 2017 de la façon suivante :

    • visites du bâtiment, reconnaissance visuelle des individus, sans capture,
    • écoute nocturne sur 6 points situés aux alentours du bâtiment et analyse des spectrogrammes enregistrés à l’aide des appareils suivants :
              - Détecteur D240x (Pettersson Elektronik AG), couplé à un ordinateur pour déterminer l’espèce en fonction du spectre de fréquences émises,
              - Enregistreur SM4 Full Spectrum (Wildlife Acoustics), permettant un enregistrement  sur une plage de temps déterminée.

    La partie « suivie » a été confiée à l’Association Nature Nord Isère Lo Parvi (38 460 Trept) et le bureau d’études Reflex Environnement (69 340 Francheville).

    Les résultats sont présentés dans le tableau ci-contre (cliquer sur la photo). Le bilan basé sur les suivis réalisés depuis 2010, fait apparaitre :

    • que vis-à-vis de la constitution du peuplement de chiroptères présent au sein et à proximité de la carrière, les données acquises ne mettent pas en évidence une modification sensible de sa composition (d'un point de vue biodiversité),
    • une utilisation estivale annuelle du bâtiment par plusieurs espèces de chauvessouris, démontrant l'avantage certain d'avoir conservé et optimisé ce bâtiment en tant que gîte lors de la conception du projet,
    • une augmentation du nombre d’espèces observées ou détectées aux abords du bâtiment liée au renforcement des prospections en 2017 par l'utilisation d'un enregistreur automatique sur plusieurs jours consécutifs au printemps,
    • des variations sur le nombre d’individus observés,
    • le constat d'une copulation  avérée du Grand Rhinolophe sur le site observée en 2017
    • à ce jour, les gîtes posés sur les murs extérieurs  ("faux volets en bois") ne semblent pas encore utilisés,
    • il est envisagé à terme de poser quelques briques creuses à l’intérieur du bâtiment.

    Par ailleurs cette réalisation s’insère parmi d’autres études et actions en faveur de la  préservation des chiroptères qui ont lieu dans le cadre de la gestion de la Réserve Naturelle Régionale des étangs de Mépieu située à proximité de la carrière (gestion de milieux, d’arbres à cavités, étude de peuplements) et dans les hameaux alentours (comptage et protection de colonies de reproduction chez des particuliers).

     

  • Réhabilitation de zones humides sur l'emprise foncière d'une carrière

    Types d'actions : 
    Date: 
    2017
    Travaux / métiers : 
    Projet en cours: 
    oui
    Porteur du projet : 
    CARRIERES CHOUVET
    Contexte et objectifs : 

    Depuis le 11 janvier 2000, la société Carrières Chouvet exploite une carrière de 42ha dans l’Oise sur la commune de Warluis au lieu-dit « Le Marais de Merlemont ». Sur cette emprise foncière et avant l’exploitation de la carrière, on pouvait trouver des champs cultivés, des prairies sur-pâturées et une plantation de peupliers. Une étude réalisée en 1997 par le bureau d’étude Ecothème montre que cet ancien marais répertorié au 18ème siècle s’est progressivement refermé et appauvrit suite aux différentes modifications du milieu liées à l’anthropisation.
    Dès le début de l’exploitation, l’objectif de la société était de dépasser la simple remise en état du site prévue dans l’arrêté préfectoral.

    Cette dernière étant indispensable à la sécurisation et à l’intégration du site dans le paysage, la société s’est également engagée volontairement dans :

    • la réaffectation d’une partie du site en zones humides (au sens de l’Arrêté ministériel du 1 Octobre 2009 précisant les critères de définition et de délimitation des zones humides) car ce site, après exploitation, possède la configuration et les atouts nécessaires à la pérennisation de ces habitats ;
    • la réhabilitation d’un potentiel écologique pour cette emprise foncière avec la création de nouvelles fonctions d’habitats destinées particulièrement aux espèces caractéristiques et inféodées aux zones humides de l’Oise, à savoir :

    --> une flore d’intérêt communautaire (potamot flottant, mégaphorbiaies),
    --> l’avifaune nicheuse et migratoire (Fuligule milouin, Fuligule morillon, Petit gravelot),
    --> les amphibiens et les odonates (Grande Aeschne et Libellule à quatre tâches).

    Afin de se conforter dans ses efforts et de se renseigner scientifiquement sur la validité écologique de ses travaux, les Carrières Chouvet se sont rapprochées de structures compétentes (Bureaux d’études Ecothème en 1997 et 2009, CPIE des Pays de l’Oise en 2002 et 2006, SARL Rainette en 2012-2016 et participation de l’Institut Polytechnique de Beauvais) pour à la fois mesurer l’évolution de la biodiversité sur le site avec notamment la détection des espèces patrimoniales et vérifier la pertinence des zones humides recréées.

    Description : 

    Pour cette réaffectation écologique du site, la société a créée, entre 2000 et 2017, une succession de micro-habitats en s’inspirant des prémices du génie écologique et des conseils d’écologues et avec pour lignes directrices les processus naturels de recolonisation des espèces. Cette réaffectation a été possible grâce à l’utilisation d'engins de travaux publics adaptés (pelles hydrauliques et bulldozer sur chenilles adaptés aux marais) et grâce à l’implication de collaborateurs aguerris dans les opérations de remise en état.
    La faune associée aux zones humides est fortement dépendante de la complémentarité de l'ensemble de ces habitats. Elle recherche des milieux appropriés durant ces différents stades de développement.La dynamique de la végétation des habitats humides est influencée par la variabilité des hauteurs d'eau et par le substrat associé. Il a donc été important de diversifier au maximum les types d’habitats humides créés en jouant sur l'association hauteur d'eau et substrat.

    Les carrières CHOUVET ont donc reconstitué :

    • un îlot (de 0,5 ha)
    • un plan d’eau, 
    • une mare (de 500m²),  
    • un chenal et boisement associé (sur 0,5 ha),
    • des zones de hauts fonds (sur environ 3000 m²), 
    • des bancs et micro-îlots (sur 0,5 ha).

    Pour ces différents aménagements, les différents substrats utilisés sont des tourbes et stériles issus des opérations de décapage en provenance du site et de la valorisation de fines de lavage des matériaux extraits issues du processus de production des granulats. Il est important de maintenir une lame d’eau variable de – 20 à + 20 cm dans les zones de hauts fonds, de configurer des berges sinueuses et un relief hétérogène ( entre 0 et 80 cm de profondeur ) pour la création d’un chenal, de respecter le profil en pente douce d’une mare (maximum de 3 pour 1 sur 70 % des berges) et de créer des îlots de différentes surface avec pour caractéristiques un maximum de 20 cm de terres hors d’eau.


    Ces travaux occupent aujourd’hui 1,85 ha, soit près de 4,5 % de la surface de la zone d’exploitation de la carrière. Ils ont été réalisés grâce à 5 salariés de la carrière et la planification de ces aménagements s’est faite de manière contigu et coordonnée à chaque fin d’extraction des différents secteurs d’exploitation. En fin d’exploitation, la gestion de ce site sera restituée à la commune de Warluis.

    Bilan : 

    Les inventaires faune-flore des différents bureaux d'études missionnés ont permis de visualiser sur une quinzaine d'années l'évolution des milieux ainsi recréés et permettent de valider les objectifs initiaux relatifs à la biodiversité. En effet, de nombreuses espèces patrimoniales sont présentes aux niveaux des aménagements créés (biotopes favorables). Six inventaires faune-flore ont été réalisés sur le site avec une périodicité allant de 3 à 5 ans sur 19 années. Les résultats obtenus démontrent qu’il y a sur cette emprise une augmentation des espèces floristiques remarquables, une augmentation de la diversité et de la richesse pour les lépidoptères et les orthoptères, que certains de ces habitats sont propices à la reproduction des amphibiens et qu’il a une augmentation de la richesse spécifique avifaunistique.

    Durant toutes ces années d’exploitation, les Carrières Chouvet ont souhaité montrer qu’il était tout à fait possible de réaménager de manière coordonnée des terrains situés sur une emprise d’exploitation de carrière, de recréer de la zone humide in situ et d’obtenir en quelques années des biotopes favorables à l’expression de la biodiversité. Cette société apporte, à son échelle, son soutien à la restauration de certains habitats écologiques qui ont subit une forte régression dans le courant du 20éme siècle

  • Réimplantations expérimentales de Zostères dans l'Étang de Berre

    Porteur du projet : 
    GIPREB, Syndicat Mixte de l'étang de Berre
    Contexte et objectifs : 

    L'industrialisation des rives de l'étang de Berre et, en 1966 la mise en service de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas, ont entraîné une chute de la salinité (de 30 à 15g/L en moyenne annuelle) et une forte eutrophisation du milieu, celles-ci ont provoqué la dégradation de la flore aquatique et des herbiers de Zostères (Zostera noltii, Zostera marina).
    En 1998, ceux-ci ne couvraient plus que 1.5 ha et étaient considérés comme fonctionnellement éteints.
    À partir de 2005, associée à une diminution globale des apports en substances eutrophisantes (azote, phosphore) par le bassin versant, la réduction des rejets d'eau douce par la centrale (suite à une décision de justice de la cour européenne), a permis de stabiliser la salinité dans l'étang entre 15 et 25g /L, correspondant à la gamme de salinité fixée comme objectifs dans le cadre de la réduction des rejets.
    De ce fait, une restauration des herbiers de zostères par des réimplantations a pu être envisagée.
    Un des objectifs de ces réimplantations expérimentales était d’évaluer les possibilités de colonisation de transplants d’herbier de Z. noltii et Z. marina dans l’étang de Berre dans des sites abritant encore des herbiers reliques indigènes ou ayant abrité des herbiers au cours des 20 dernières années. Le second objectif est de tester la méthode de transplantion des espèces de zostères.

    Description : 

    Des transplants de Z. noltii et Z. marina ont été prélevés manuellement en plongée sous-marine (environ 5m²) dans l'anse de Carteau (golfe de Fos). Ce site a été sélectionné pour sa proximité avec les six sites de réimplantation définis (distance entre site donneurs et récepteurs comprises entre 17 et 30 km). Leur conditionnement a été effectué (i) en boutures (pour Z. noltii et Z. marina), triées, séparées de leur sédiment et conditionnées en sachet (par groupe de 20 à 30 boutures), (ii) en mottes d’une dizaine de cm de diamètre (pour Z.noltii) conditionnées dans des pots en fibre végétale (fertilpots). La transplantation de mottes devant permettre une meilleure cohésion des transplants entre eux.

    Les transplantations ont été réalisées du 3 au 15 juin 2009, manuellement en plongée sous-marine. Pour chaque site, les transplants ont été disposés le long de 3 transects de 15 m de long, parallèles au trait de côte, et composés respectivement de 30 groupes de boutures de Z. noltii, 30 groupes de boutures de Z. marina (espacés de 0.5 m) et 15 mottes de Z. noltii (espacées de 2m). La profondeur des transects est comprise entre 0.8 et 1.2 m.

    Un suivi saisonnier fin a été mené au cours des deux années qui ont suivi les transplantations. Le suivi rend compte à la fois de la qualité et la dynamique des transplants et des conditions environnementales des sites de transplantation (salinité, lumière incidente).

    Bilan : 

    Résultats principaux
    Deux ans après leur réimplantation, la survie des transplants s’échelonnait de 0 à 53 % selon les espèces, les techniques de transplantation et les sites de réimplantation avec une moyenne des taux de survie autour de 10 %. L’essentiel des mortalités observées ont eu lieu au cours des 3 premiers mois (durant l’été 2009) suivant les réimplantations (taux de survie compris entre 0 et 100 %). Les taux de survie se sont ensuite stabilisés jusqu’au printemps (T+10 mois) puis de nouveaux épisodes de mortalité des transplants ont été observés au cours du second été. Les transplants ayant survécu montrent cependant des progressions (élongations verticales des faisceaux et densités) parfois importantes, jusqu’à 180 cm au maximum en deux ans et 1225 faisceaux/pied transplanté, ce qui est proche des valeurs relevées sur les herbiers reliques voisins.

    Au cours des deux années de suivi (juin 2009 à juin 2011), la salinité de la couche d’eau de surface de l’étang de Berre (jusqu’à 4 m de profondeur) a été comprise entre 15 et 28g/L, ce qui correspondait aux objectifs de gestion affichés pour l’étang, les salinités maximales étant relevées en été. Durant le même temps, les températures de l’eau ont varié entre 5 et 29°C. La lumière parvenant au fond est restée faible d’une manière générale : les valeurs médianes (soient 50 % des valeurs mesurées) sont comprises entre 11 et 18 % de l’irradiance de surface.

    Bilan de la colonisation des transplants de zostères
    Deux ans après les transplantations, le taux de survie global des transplants est faible : près de 9 % pour Z. noltii et 11 % pour Z. marina. Ces résultats masquent néanmoins des situations très contrastées selon les sites de réimplantation (cf. diaporama téléchargeable ci-dessous). Les taux de survie les plus élevés ont été observés pour trois sites de la façade est du Grand Étang, et correspondant pour deux d’entre eux à des secteurs où subsistaient des herbiers reliques indigènes. Zostera marina qui n’était plus présente dans l’étang depuis 1972 (elle a fait l’objet d’une signalisation ponctuelle dans le Grand Étang en 2011 et 2002) montre des taux de survie comparables à Z. noltii.

    Les deux méthodes de transplantation employées (par boutures et par mottes) donnent des taux de survie globalement comparables, bien que le prélèvement par motte permet de maintenir la cohésion du système racinaire, limite la fragilisation des plants au cours du transport et facilite les manipulations.

    Enfin, le suivi des transplantations montre clairement l’influence des paramètres saisonniers dans la survie des transplants : en automne et en hiver les transplants subissent des érosions mécaniques liées à l’hydrodynamisme (tempête, vagues, érosion sédimentaire). Tandis que la période estivale apparaît comme étant génératrice de stress pour les transplants : échauffement des eaux, augmentation de la charge en matière en suspension et réduction de la lumière disponible, augmentation de la charge en épibiontes sur les feuilles.

    Le projet pilote montre que des transplantations ne sont pas envisageables à large échelle pour la restauration des herbiers de l’étang car la reprise naturelle des herbiers suite à l’amélioration des conditions de salinité est bien plus rapide et efficace que la transplantation.

    Le projet montre en revanche que la transplantation peut être envisagée soit : pour redynamiser une zone très locale d’herbier pour laquelle des reprises naturelles sont observées mais encore contraintes (effet de renforcement localisé), soit pour tester une diversification génétique (cas des populations très isolées géographiquement, fond de baie, fond de lagune, etc.)

    Bilan sur les méthodes de transplantation
    Cette expérimentation aura démontré que :
    - La croissance des transplants peut être rapide.
    - La survie des transplants est influencée fortement par deux facteurs : d’une part l’eutrophisation et les importants développements d’algues sur les fonds (recouvrement des zostères) et d’autre part, l’exposition du site aux houles de mistral (remaniement des fonds et arrachage des zostères insuffisamment ancrées dans le sédiment).

    L’expérimentation a permis de préciser certains éléments méthodologiques permettant d’optimiser les techniques de transplantation :
    - La transplantation devra être conduite au printemps, pour une meilleure reprise des boutures avant d’affronter les eutrophisations et développements d’algues de l’été.
    - Des dispositifs d’ancrage des transplants dans le sédiment (agrafes) devront être mis en place pour mieux les maintenir en cas de remaniement des fonds.
    - Il est préférable de transplanter les zostères par mottes afin de maintenir la cohésion des rhizomes transplant plus robuste et qui résistera mieux à l’hydrodynamisme.
    - Le choix des sites, et plus particulièrement leur protection par rapport aux forts coups de vent, est déterminant dans la réussite de l’opération.

    Pour en savoir plus, cette fiche est extraite de l’article : « Étude des possibilités de restauration des herbiers de Zostera dans l’étang de Berre après des réimplantations expérimentales ». LAGUN’R – Rencontres scientifiques autour de l’étang de Berre 14 - 15 MARS 2011 Aix-en-Provence, Gipreb Editeur, pp 345-359.

  • Assainissement des eaux usées adapté au contexte Tropical par Traitement Extensifs utilisant des Végétaux

    Porteur du projet : 
    Office de l'eau et Irstea
    Contexte et objectifs : 

    Les départements d’Outre-Mer (DOM) sont porteurs d’enjeux d’assainissement particulièrement sensibles. Soumis au même cadre réglementaire que la métropole (DCE, DERU), ils présentent un important retard dans la mise en place de systèmes d'assainissement performants. Pourtant, les enjeux environnementaux (les DOM renferment 80% de la biodiversité nationale sur 14% de son territoire), sanitaires, économiques (secteur touristique important), fonciers (à l'exception de la Guyane les DOM sont des départements français les plus densément peuplé après la région parisienne) et sociaux nécessitent un développement rapide de l’assainissement.

    De plus, les DOM se distinguent des départements métropolitains par de nombreux aspects pouvant affecter le bon développement de l’assainissement de ces territoires. Outre les facteurs naturels, la forte croissance démographique de ces territoires induit un développement rapide mais aussi mal contrôlé du tissu urbain compliquant les choix techniques et l’organisation des services d’assainissement. En parallèle, l’adaptation des techniques d’assainissement autant pour la gestion du réseau de collecte (formation d’H2S, corrosion, eaux parasites) que pour les ouvrages de traitement eau ou boues (performances, vieillissement des installations, maintenance) n’est que rarement prise en compte.

    Ces constats amènent à préconiser le développement de filières de traitement robustes, capables de s’adapter aux variations de charges hydrauliques comme organiques, utilisant des matériaux disponibles localement, économes, simples de gestion et performants.

    Objectifs :
    La filière de traitement des eaux usées par filtres plantés de roseaux/végétaux (FPR/FPV) est plébiscitée à l'heure actuelle par les petites collectivités métropolitaines. Avec plus de 4000 FPR sur le territoire national, on estime à l'heure actuel que plus des 3/4 des nouvelles stations de traitement mises en place dans les petites collectivités sont des FPR. Leur simplicité de gestion, leur robustesse face aux variations de charges et le traitement conjoint des eaux et boues d'épuration sont leurs principaux atouts. En revanche les procédés extensifs comme les FPR sont gourmands en foncier (2,4 m²/EH pour la métropole).
    Le projet ATTENTIVE vise à adapter la filière des FPR au contexte tropical des DOM, tout en mettant en œuvre localement les conditions de généralisation de ces filières de manière autonome.

    3 STEU ont été réalisées dans le cadre du projet Attentive (Taupinière - 800 EH (Diamant) et Mansarde Rancée - 1000 EH (François) en Martinique et les Mangles - 120 EH (Petit Canal) en Guadeloupe). Un suivi scientifique des performances des installations est réalisé dans le cadre du projet par Irstea et les offices de l'Eau. L'objectif de ce suivi est de valider en conditions réelles les FPV pour la zone tropicale.

    Description : 

    L'adaptation de la filière a été abordée selon 4 axes :
    - Les règles de dimensionnement ont été revues pour prendre en compte le gain que représente une activité biologique plus importante du fait des températures tropicales, tout en incluant l'intense pluviométrie en climat tropical. Le ratio de 0,8 m²/EH a été défini sur la base des connaissances scientifiques accumulées par Irstea, contre 2,4m²/EH en métropole.
    Phragmites australis, le roseau commun est la plante utilisée sur les FPR en métropole. Il est considéré comme invasif dans la majeure partie de la zone tropicale. Dans le cadre du projet Attentive, une centaine de plantes tropicales a été étudiée, de manière à pouvoir proposer une liste de plantes de substitution adaptées. A ce jour, Heliconia psittacorum (oiseau du paradis) et Canna indica (le balisier) sont les principales espèces de substitution.
    - Les matériaux (graviers) nécessaires à la construction des filtres doivent avoir des caractéristiques précises. Un travail auprès des producteurs locaux de granulats (carrières) a été réalisé de manière à obtenir une source de matériaux de qualité.
    - Enfin, le projet ATTENTIVE a pour but de transférer les connaissances et savoir-faire aux acteurs décisionnels et techniques locaux (Offices de l’eau, collectivités partenaires), ainsi qu'aux acteurs économiques pour les aspects de construction et d’exploitation (Cotram assainissement).

    Suivis et résultats :
    Une centaine de bilans 24h a été réalisée. Ces bilans utilisent des préleveurs réfrigérés qui permettent la constitution d'échantillons représentatifs de l'ensemble des eaux ayant transitées par la station sur 24h. Des échantillons à différentes étapes du traitement sont réalisés (eaux usées brutes, sortie filtre, sortie STEU ...). Les principaux paramètres physico-chimiques (DBO5, DCO, MES, NGL, NTK, NH4, NO3, NO2, PO4, PT, e.coli, entérocoques, pH, conductivité) sont mesurés et permettent d'évaluer les performances des stations.
    Les rendements épuratoires des stations sont excellentes (85% DCO, 90% MES et DBO5) et permettent de valider le dimensionnement de la filière tropicale (0,8m²/EH).
    Ces résultats ainsi que le détail des règles de conception sont précisés dans le guide de dimensionnement des filtres plantés de végétaux pour la zone tropicale qui sera publié début 2017. Une synthèse des taches d'exploitation fait l'objet d'un guide d'exploitation conjoint.
    Les documents qui ont été produits dans le cadre du projet Attentive et des autres actions Irstea/Onema dans les DOM sont téléchargeables à l'adresse suivante : https://epnac.irstea.fr/dom/
    Vous y trouverez les rapports suivants :

    • Quelles plantes pour les filtres plantés de végétaux dans les DOM ?
    • Retours d'expériences sur les premiers suivis expérimentaux des FPR en Guyane
    • Suivis des stations expérimentales FPR à Mayotte
    • Traitement des eaux usées domestiques par filtres plantés de macrophytes
    • Comment développer un assainissement durable dans les DOM ?
    Bilan : 

    Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet ATTENTIVE financé par l'ONEMA et dont les partenaires sont l'Office de l'Eau de la Martinique (coordinateur administratif), Irstea (coordinateur scientifique), L'Office de l'Eau de la Guadeloupe, COTRAM, le SICSM et la CANGT.
    Le coût total des stations de FPV équivaut à (1):
    - 1 150 000 € pour 800 EH - station la Taupinière
    - 1 400 000 € pour 1000 EH - station Mansarde Rancée.
    L'Onema et l'Office de l'eau en finance environ la moitié et le Syndicat Intercommunal du Centre et du Sud de la Martinique, les fonds FEDER et parfois l'Agence des 50 pas, financent l'autre moitié.

    Points forts :
    - Les stations réalisées sont exemplaires et constituent de belles vitrines pour la filière.
    - Les performances des stations sont excellentes.
    - Lors des comités de pilotage élargis du projet une grande variété d’institutions est représentée, ce qui montre l'intérêt local pour ce type de filière.
    - L’obtention du grand prix du génie écologique en 2014 renforce la crédibilité de la filière auprès des décideurs.

    Points faibles :
    - Les stations ont été surdimensionnées pour prendre en compte la croissance des communes. Les raccordements tardent et il est probable que les charges à traiter aient été largement surestimées. Des aménagements ponctuels sur les filtres ont permis de contourner le problème pour le suivi scientifique des ouvrages. Cependant les investissements publics ne sont pas optimisés.
    - La généralisation souhaitée du projet n'est pas encore d'actualité. Dans les Antilles, en dehors du projet Attentive, il y a encore peu de projets de FPV. Les expériences en métropole et à Mayotte montrent qu'il faut plusieurs années pour que les maîtres d'ouvrage s'approprient la filière. Il y a aujourd'hui plus d'une quinzaine de FPV à Mayotte, le parc va croissant à une vitesse de 2 à 3 stations par an.
    - Les stations réalisées ont été conçues pour un suivi scientifique ce qui entraîne des coûts supplémentaires*.

    *Le montant des stations réalisées dans le cadre du projet n'est pas représentatif du coût réel d'un FPV qui est estimé comme étant inférieur à 1000 €/EH pour une station de 1000 EH.

  • Restauration écologique de l'île du Grand Rouveau

    Porteur du projet : 
    Conservatoire du Littoral et Commune de Six Fours les Plages
    Contexte et objectifs : 

    L'île du Grand Rouveau, est une propriété du Conservatoire du littoral de 6,45 hectares, qui fait partie de l'archipel des Embiez.
    Cette île est couverte sur 1/6ème de sa surface par une espèce exotique envahissante : Carpobrotus sp, communément nommée Griffe de sorcière. Un programme d'éradication complète est envisagé sur plus de 10 ans, dont les premières opérations ont débuté en 2012, avec adaptation des techniques nécessaires pour faciliter la reprise naturelle.
    Ce programme est réalisé par le gestionaire et le Conservatoire du littoral, et bénéficie de l'appui de partenaires techniques et scientifiques (IMBE, Parc National de Port-Cros, Services techniques de la Commune de Six-Fours les Plages, Société AGIR écologique...)
    Le projet s'inscrit au sein de l'initiative des petites îles de Méditerrannée, programme international pour la promotion et l’assistance à la gestion des petites îles de Méditerranée coordonné par le Conservatoire du littoral.
    L'objectif du projet est de restaurer la végétation de l'île du Grand Rouveau, à partir des espèces indigènes insulaires telles que Lotus cytisoides, Jacobaea maritima, Sporobolus pungens, Elytrigia sp. en vue de favoriser les espèces végétales sensibles présentes par ailleurs, telles que Thymelea hirsuta, Sedum littoreum, Senecio leucanthemifolius, Orobanche sanguinea et le Phyllodactyle d’Europe, Euleptes europaea, espèce rare et protégée à répartition quasi exclusivement insulaire.

    Description : 

    Trois techniques principales ont été utilisées dans ce projet, ces dernières sont largement inspirées de travaux analogues menés sur l’île de Bagaud, située en réserve intégrale du Parc National de Port-Cros.
    Arrachage : Les griffes de sorcières sont arrachées manuellement sur les parties accessibles par des équipes constituées majoritairement de bénévoles et encadrées par le gestionnaire. L'arrachage en falaise est réalisé par une entreprise spécialisée en travaux acrobatiques.
    Mise en andain : Organisation en "andains" des Carpobrotus arrachés pour limiter le lessivage des sols, et créer une litière en arrière des andains à partir de laquelle se développent les espèces locales pionnières, telles que Lotus cytisoides, Senecio leucanthemifolius, Elytrigia sp.
    Pépinière locale : Afin de restaurer les secteurs les plus érodés, une pépinière a été créée sur site, elle est constituée uniquement d'écotypes insulaires d'espèces pionnières présentes sur l'île : Lavatera maritima, Crithmum maritimum, Lotus cytisoides. L'absence d'eau courante, d'électricité et de surveillance quotidienne nécessite diverses compétences techniques afin de réussir à produire des plants sur une année de mise en pépinière.
    Pour ce qui est des méthodes de suivis, un diagnostic initial a été mené sur les compartiments floristiques, entomologiques, ornithologiques et herpétologiques avant l’arrachage, puis des suivis annuels pendant l’opération d’arrachage ont été effectués, enfin après l'opération ces suivis seront réalisés tous les 5 ans, sur une durée de 10 ans.

    Bilan : 

    Un budget global équivalent à 141 000 € sur 4 ans toutes opérations confondues, dont 35% correspondent à une valorisation du temps homme bénévole.
    Points forts : main d’œuvre des bénévoles, non exportation des végétaux arrachés réutilisés pour la recolonisation, expérimentations in situ
    Points faibles : travail en falaise technique et coûteux, présence de Rat noir, absence d’électricité et eau courante pour l'entretien de la pépinière
    Le suivi de la végétation met en évidence une reprise grâce aux espèces locales déjà installées à proximité dans la plupart des cas.
    Quelques secteurs ont été lessivés, des opérations de lutte contre l'érosion (fascines de bois flotté, andains de fibre coco + Carpobrotus et piquetage) ont été entreprises, accompagnées de semis et plantation de plants issus de la pépinière expérimentale installée sur l'île.
    Par la suite, l'éradication du Rat noir est envisagée. Un bilan du programme en 2021 serait intéressant, il permettrait d'étudier les résultats des opérations près de 9 ans après les premières opérations d'arrachage, et 5 ans après les interventions en falaise.

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