Restauration écologique de l'île du Grand Rouveau

Porteur du projet : 
Conservatoire du Littoral et Commune de Six Fours les Plages
Types d'actions : 
Éradication - Restauration
Date: 
2012 - 2016
Cadre de l'action: 
Gestion des espaces naturels



Contexte et objectifs : 

L'île du Grand Rouveau, est une propriété du Conservatoire du littoral de 6,45 hectares, qui fait partie de l'archipel des Embiez.
Cette île est couverte sur 1/6ème de sa surface par une espèce exotique envahissante : Carpobrotus sp, communément nommée Griffe de sorcière. Un programme d'éradication complète est envisagé sur plus de 10 ans, dont les premières opérations ont débuté en 2012, avec adaptation des techniques nécessaires pour faciliter la reprise naturelle.
Ce programme est réalisé par le gestionaire et le Conservatoire du littoral, et bénéficie de l'appui de partenaires techniques et scientifiques (IMBE, Parc National de Port-Cros, Services techniques de la Commune de Six-Fours les Plages, Société AGIR écologique...)
Le projet s'inscrit au sein de l'initiative des petites îles de Méditerrannée, programme international pour la promotion et l’assistance à la gestion des petites îles de Méditerranée coordonné par le Conservatoire du littoral.
L'objectif du projet est de restaurer la végétation de l'île du Grand Rouveau, à partir des espèces indigènes insulaires telles que Lotus cytisoides, Jacobaea maritima, Sporobolus pungens, Elytrigia sp. en vue de favoriser les espèces végétales sensibles présentes par ailleurs, telles que Thymelea hirsuta, Sedum littoreum, Senecio leucanthemifolius, Orobanche sanguinea et le Phyllodactyle d’Europe, Euleptes europaea, espèce rare et protégée à répartition quasi exclusivement insulaire.

Description : 

Trois techniques principales ont été utilisées dans ce projet, ces dernières sont largement inspirées de travaux analogues menés sur l’île de Bagaud, située en réserve intégrale du Parc National de Port-Cros.
Arrachage : Les griffes de sorcières sont arrachées manuellement sur les parties accessibles par des équipes constituées majoritairement de bénévoles et encadrées par le gestionnaire. L'arrachage en falaise est réalisé par une entreprise spécialisée en travaux acrobatiques.
Mise en andain : Organisation en "andains" des Carpobrotus arrachés pour limiter le lessivage des sols, et créer une litière en arrière des andains à partir de laquelle se développent les espèces locales pionnières, telles que Lotus cytisoides, Senecio leucanthemifolius, Elytrigia sp.
Pépinière locale : Afin de restaurer les secteurs les plus érodés, une pépinière a été créée sur site, elle est constituée uniquement d'écotypes insulaires d'espèces pionnières présentes sur l'île : Lavatera maritima, Crithmum maritimum, Lotus cytisoides. L'absence d'eau courante, d'électricité et de surveillance quotidienne nécessite diverses compétences techniques afin de réussir à produire des plants sur une année de mise en pépinière.
Pour ce qui est des méthodes de suivis, un diagnostic initial a été mené sur les compartiments floristiques, entomologiques, ornithologiques et herpétologiques avant l’arrachage, puis des suivis annuels pendant l’opération d’arrachage ont été effectués, enfin après l'opération ces suivis seront réalisés tous les 5 ans, sur une durée de 10 ans.

Bilan : 

Un budget global équivalent à 141 000 € sur 4 ans toutes opérations confondues, dont 35% correspondent à une valorisation du temps homme bénévole.
Points forts : main d’œuvre des bénévoles, non exportation des végétaux arrachés réutilisés pour la recolonisation, expérimentations in situ
Points faibles : travail en falaise technique et coûteux, présence de Rat noir, absence d’électricité et eau courante pour l'entretien de la pépinière
Le suivi de la végétation met en évidence une reprise grâce aux espèces locales déjà installées à proximité dans la plupart des cas.
Quelques secteurs ont été lessivés, des opérations de lutte contre l'érosion (fascines de bois flotté, andains de fibre coco + Carpobrotus et piquetage) ont été entreprises, accompagnées de semis et plantation de plants issus de la pépinière expérimentale installée sur l'île.
Par la suite, l'éradication du Rat noir est envisagée. Un bilan du programme en 2021 serait intéressant, il permettrait d'étudier les résultats des opérations près de 9 ans après les premières opérations d'arrachage, et 5 ans après les interventions en falaise.

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